JOURNÉE DE SENSIBILISATION AU THÈME DU PROCHAIN FIFHI
Samedi 19 septembre, De 9h30 à 17h, en salle Prévert (RDV à 9h20 au 7 rue des Poilus).
Au programme : Aladin et la langue merveilleuse (le matin), Lawrence d’Arabie, mythe et Histoire (l’après-midi).
Inscription gratuite jusqu’au 12 septembre par courriel : animations.eustache@laposte.net
LE TOUT NOUVEAU TESTAMENT
De Jaco Van Dormel
Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…
Qu’est-ce qu’un spectateur recherche au cinéma ? Si parfois la reproduction d’un schéma classique de narration et de quelques effets visuels et sonores propres au genre aimé peuvent satisfaire nos envies, il est une chose que l’on ne cesse de traquer : la nouveauté. Ainsi même le pire des nanars peut recéler d’un de ces plans qui va vous alpaguer. « Tiens je n’avais jamais vu ça… ». Maintenant imaginez une innovation visuelle et scénaristique de tous les instants dans un film maitrisé, drôle et émouvant : voilà Le Tout Nouveau Testament. On se demande où Jaco Van Dormael a bien pu aller chercher cette folie douce qui habite son film. Il aurait ap- paremment travaillé comme Fellini en consignant ses rêves dans des carnets pour construire l’intrigue. Dès l’accroche de ce film baroque et cocasse on jubile : « Dieu existe, il habite à Bruxelles ». Ce dieu c’est Benoît Poelvoorde, qui déroule parfaitement son numéro de grin- cheux misanthrope. A ses côtés, on retrouve Yolande Moreau, Catherine Deneuve, François Damiens mais aussi une pléiade d’acteurs belges merveilleusement émouvants (on soulignera d’ailleurs l’aplomb impressionnant de Pili Groyne, qui incarne la fille de Dieu…). Jaco van Dor- mael retrouve son style onirique déjà présent dans Toto le Héros, son premier film (Caméra d’ Or au Festival de Cannes 1991 et César du Meilleur Film Etranger dans la foulée). Guidé par une réflexion sur l’enfance et le temps qui passe, il nous déroute par un fourmillement de petites trouvailles dont je ne vous révèlerai rien car c’est un film qui doit surprendre (ne regardez pas la bande annonce !). Et puis c’est drôle… Dans la salle, des rires enfantins : car face à cette œuvre nouvelle, on retrouve une innocence cinématographique. Le travail de détournement des thèmes religieux fait avec intelligence et humour (la scène de la Cène…) y est pour beau- coup. Ainsi histoire, musique, effets visuels, personnages : voilà un film (tout) nouveau. Face à la morosité ambiante : un miracle. – VICTOR COURGEON
16h|HANNA K DE COSTA-GAVRAS
France | 1983 | 1H48
AVEC JILL CLAYBURGH, JEAN YANNE…
Hanna Kaufman, juive américaine mariée à un français, s’installe en Israël et devient avocate. Elle est désignée pour défendre Sélim, un réfugié Palestinien. Après une Palme d’or pour Missing en 1982, Costa-Gavras revenait avec le magnifique portrait d’une femme à la fois énergique et fragile, marqué par la musique de Gabriel Yared sur fond de conflit israélo-palestinien.
18h30 | Rencontre avec Costa-Gavras, animée par François Aymé
L’INTERVENANT : Réalisateur fran- co-grec, Costa-Gavras est l’auteur d’une œuvre humaniste nourrie d’une forte conscience politique et sociale. Après des études à l’I.D.H.E.C., il fait ses armes en assistant des cinéastes comme René Clair, Yves Allégret, René Clément, Henri Verneuil, Jacques Demy ou Jean Becker. Après un premier film qui marquera le début d’une fidèle collabora- tion avec Yves Montand (Compartiment tueurs, 1965), il connaît le succès avec Z (1969), adaptation du récit de l’assassinat d’un député grec et point de départ d’une trilogie consacrée au pouvoir et aux dictatures (L’Aveu en 1970 puis Etat de siège en 1973). Il restera dès lors dans la veine d’un ci- néma engagé en abordant des sujets tels que le coup d’état du Général Pinochet (Missing, 1982), le conflit au Proche-Orient (Hanna K, 1983), le Ku-Klux-Klan (La Main droite du diable, 1988), la traque des criminels de guerre (Music Box, 1989), le silence du Vatican sur l’extermination des juifs (Amen – César du Meilleur scénario en 2003) ou encore les dérives du système capitaliste et fi- nancier dans ses derniers films (Le Couperet avec José Garcia en 2005, puis Le Capital avec Gad El- maleh en 2012). Grande figure du cinéma européen contemporain, Costa-Gavras est également pré- sident de la Cinémathèque Française.
20h30 | ÉTAT DE SIÈGE DE COSTA-GAVRAS
Feance/Allemagne/Ialie | 1973 | 1H55
AVEC YVES MONTAND, RENATO SALVATORI, JACQUES WEBER…
En Uruguay, dans les années 70, un agent américain est enlevé par des révolutionnaires. « L’Amérique latine, c’est le lieu où l’impérialisme américain rencontre des difficultés croissantes, où les dictatures sont les plus visibles. L’extrême-gauche, dans cette affaire, est un peu comme Robin des Bois, sauf qu’elle est prise à son propre piège. » – Costa-Gavras
PHANTOM BOY
Un film d’Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli⎥ France ⎥ 2015 ⎥ 1H24
Léo est un petit garçon malade, mais qui possède un pouvoir extraordinaire, celui de devenir… un fantôme. Invisible pour tous les yeux, il peut voler, traverser les murs comme il le veut. Sa rencontre à l’hôpital avec Alex, un policier, va déclencher une enquête sur un mystérieux homme balafré…
L’INTERVENANTE : Après des études d’illustration, Émilie Mercier intègre le milieu du cinéma d’animation en 1991. D’un studio à l’autre entre Paris, Lille et Valence, elle occupe divers postes de fabrication de l’image. En 2011 à Folimage, elle réalise Biscla- vret, un premier court métrage récompensé neuf fois en festival.
LA P’TITE LEÇON : La création des décors est une étape essentielle du cinéma d’animation. Mais quelles sont toutes les autres étapes ? Comment élaborer un décor ? Comment intégrer les personnages ? Le décor a t-il besoin d’être retravaillé ? Autant de questions qui détaillent un travail long, minutieux et néces- saire pour créer un film.
à 16h30 et à 20h30 : Le film : LE CORBUSIER DE PESSAC
De Jean-Marie Bertineau ⎥ FRA ⎥ 2013 ⎥ 52’
Coproduction : Vie des Hauts Production et France 3 Aquitaine
Avec la participation du CNC et le soutien de la région Aquitaine et ECLA
L’intervenant : Jean de Giacinto est un archi- tecte et concepteur lumière bordelais. Co-lauréat du prix MAO avec Dominique Perrault, lauréat du concours international « Inventer 89 », il participe à la sauvegarde du patrimoine contemporain et aux actions culturelles avec l’association le Groupe des Cinq. Ses réalisations : l’Université de Nou- velle-Calédonie à Nouméa (2012), la bibliothèque Universitaire de Bayonne (2008)…
Le cours : Des architectes hollandais en vacances ont demandé, il y a quelques années, aux habitants de Podensac (Gironde) où se trouvait le château d’eau le Corbusier. Renseignés par la Fondation Le Corbusier à Paris, ils visitaient à bicyclette toutes ses œuvres françaises. Des missions pari- siennes descendent renforcer les experts locaux. Ils visitent et authentifient l’édifice en très mauvais état, construit en 1917, première œuvre française. Le Corbusier édifie les deux cités ouvrières de Lège (1924) et de Pessac (1926) à la demande de l’indus- triel bordelais Henry Frugès. Esquissé à Lège, le programme des « quartiers modernes » à Pessac, apparaît comme la première expérimentation d’une théorie globale de l’habitat moderne. Le Corbusier séjourna par ailleurs sur le Bassin à Piquey de 1926 à 1936 en période estivale.
Ce film raconte la naissance et la vie de la première cité ouvrière, inventée en 1924 par le plus grand architecte du XXème. Alors encore peu connu, Le Corbusier réalise le prototype de l’habitat social et de la construction moderne qui va influencer toute l’architecture contemporaine.
FILM SUIVI D’UNE DISCUSSION AVEC LE RÉALISATEUR