16h15 & 20h30 | LE TRIOMPHE DE LA VOLONTÉ
DE LENI RIEFENSTAHL ALLEMAGNE · 1934 · 1H54
S’il est un film qui concentre sur lui la complexité et les paradoxes du film de propagande, c’est bien Le Triomphe de la volonté. Conçu pour témoigner du congrès du Parti nazi à Nuremberg (1934), Hitler en confie la réalisation à la jeune cinéaste dont il avait repéré le premier film. « Ma première réaction a été de lui dire que je n’avais jamais fait ce genre de choses et que je ne connaissais rien à l’organisation du parti. Je risquais de passer à côté de tout ce qu’il y avait d’intéressant à filmer en supposant que je sois capable de seulement réaliser ce “documentaire” ». Hitler répondit que c’était exactement ce qu’il recherchait. Ilvoulaitunfilmquimontre le congrès à travers les yeux des non- initiés. Il voulait un film qui émeuve et impressionne ceux qui en temps ordinaire ne s’intéressent pas à la politique ».
18h30 | LA PROPAGANDE NAZIE DANS TOUTE SA SPLENDEUR par PASCAL ORY
L’INTERVENANT : Pascal Ory est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1 Pan- théon-Sorbonne et enseigne notamment à l’INA. Spécialiste de l’histoire culturelle, il collabore à de nombreux médias, dont France Culture, le ma- gazine Lire ou la revue L’Histoire. Il a récemment publié aux éditions CNRS/Biblis La Belle illusion : Culture et politique sous le signe du Front populaire.
LE COURS : Au fond, Le Triomphe de la volonté, de la cinéaste Leni Riefenstahl, aurait pu n’être qu’un documentaire sur la tenue, en 1934, à Nuremberg, du congrès du Parti nazi. Le génie de son auteure en fera un chef-d’œuvre de propagande « audio- visuelle ». Qu’une femme, une cinéaste ait réussi à plier Hitler et Goebbels à sa mise en scène en dit long sur cette fameuse puissance de l’image associée au son qui émeut tant les iconoclastes, excite les militants et ravit les foules. On replacera ce film dans le cadre plus général de l’histoire de la propagande moderne, du cinéma politique et de la concurrence entre cultures fasciste et bolchévique. On montrera comment l’analyse précise d’une telle œuvre nous en dit beaucoup sur les valeurs et l’utopie du projet totalitaire.