Dear white people
de Justin SimienGENRE : Sous satire estudiantine, des revendications identitairesUSA · 2015 · 1h48 · VOSTF
Avec : Tyler James Williams, Tessa Thompson, Kyle Gallner ...
La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, à dominante blanche. Comment Sam la militante activiste, Coco l’étudiante en communication qui veut faire de la télé-réalité, Troy le fils du doyen trop sage et Lionel, journaliste en herbe toujours en décalage avec les autres étudiants, cherchent à affirmer leur identité dans un climat qui se tend peu à peu...
Les revendications des noirs pour l’égalité d’accès à l’éducation qui donnaient lieu à des affrontements violents dans les années 50-60 (on se souvient de Little Rock en 1957 et de l’inscription sous protection policière du premier noir américain dans une université du Mississipi en 1962) pourraient semblaient lointaines et dépassées aujourd’hui. Pourtant, malgré la politique dite de discrimination positive, le sujet d’une égalité de traitement est toujours d’actualité si l’on en croit le mouvement de protestation lancé par une étudiante noire sur le campus d’Harvard en mars 2014. Justin Simien prend le parti d’une réjouissante comédie acerbe, qui nous fait découvrir les aspects les plus quotidiens de ces conflits plus ou moins larvés. Les rituels d’un campus américain sont ainsi décrits de manière très tonique, qu’il s’agisse de rivalités entre résidences d’étudiants, de l’élection de leur délégué, des relations avec le doyen et le président de l’université ou encore de l’organisation d’une soirée. Mais ce qu’il y a de plus passionnant dans ce film, c’est qu’on perçoit la part d’autobiographie que le réalisateur a mise dans plusieurs des réactions de ses personnages, notamment celui du jeune et très sensible Lionel, observateur attentif de ses congénères qui se sent tenu à l’écart à cause de ses goûts culturels décalés. Tout autant que le racisme envers les afro-américains, le film traite de la quête d’identité de ces jeunes, coincés entre les comportements traditionnels de leurs parents et des aspirations davantage en prise avec le monde contemporain. Les rapports inter-générations sont d’ailleurs évoqués avec beaucoup de finesse. Grâce à l’humour ravageur de Justin Simien, on n’est pas dans la relation exacerbée d’un film comme Whiplash, mais le portrait de cette Amérique qui cherche à améliorer le «vivre ensemble» est tout aussi passionnant. – MICHÈLE HÉDIN
Dimanche 10 mai : 20h50
de Justin SimienGENRE : Sous satire estudiantine, des revendications identitairesUSA · 2015 · 1h48 · VOSTF
Avec : Tyler James Williams, Tessa Thompson, Kyle Gallner ...
La vie de quatre étudiants noirs dans l‘une des plus prestigieuses facultés américaines, à dominante blanche. Comment Sam la militante activiste, Coco l’étudiante en communication qui veut faire de la télé-réalité, Troy le fils du doyen trop sage et Lionel, journaliste en herbe toujours en décalage avec les autres étudiants, cherchent à affirmer leur identité dans un climat qui se tend peu à peu...
Les revendications des noirs pour l’égalité d’accès à l’éducation qui donnaient lieu à des affrontements violents dans les années 50-60 (on se souvient de Little Rock en 1957 et de l’inscription sous protection policière du premier noir américain dans une université du Mississipi en 1962) pourraient semblaient lointaines et dépassées aujourd’hui. Pourtant, malgré la politique dite de discrimination positive, le sujet d’une égalité de traitement est toujours d’actualité si l’on en croit le mouvement de protestation lancé par une étudiante noire sur le campus d’Harvard en mars 2014. Justin Simien prend le parti d’une réjouissante comédie acerbe, qui nous fait découvrir les aspects les plus quotidiens de ces conflits plus ou moins larvés. Les rituels d’un campus américain sont ainsi décrits de manière très tonique, qu’il s’agisse de rivalités entre résidences d’étudiants, de l’élection de leur délégué, des relations avec le doyen et le président de l’université ou encore de l’organisation d’une soirée. Mais ce qu’il y a de plus passionnant dans ce film, c’est qu’on perçoit la part d’autobiographie que le réalisateur a mise dans plusieurs des réactions de ses personnages, notamment celui du jeune et très sensible Lionel, observateur attentif de ses congénères qui se sent tenu à l’écart à cause de ses goûts culturels décalés. Tout autant que le racisme envers les afro-américains, le film traite de la quête d’identité de ces jeunes, coincés entre les comportements traditionnels de leurs parents et des aspirations davantage en prise avec le monde contemporain. Les rapports inter-générations sont d’ailleurs évoqués avec beaucoup de finesse. Grâce à l’humour ravageur de Justin Simien, on n’est pas dans la relation exacerbée d’un film comme Whiplash, mais le portrait de cette Amérique qui cherche à améliorer le «vivre ensemble» est tout aussi passionnant. – MICHÈLE HÉDIN
Dimanche 10 mai : 20h50