16h & 20h30 ⎥ ELLE ET LUI
de Leo McCarey
États-Unis · 1957 · 1h55 · Avec Cary Grant, Deborah Kerr…
Un playboy d’origine italienne et une chanteuse de cabaret tombent amoureux au cours d’une traversée en paquebot. Mais il est fiancé et elle doit se marier à un riche Texan. Pour mettre à l’épreuve leur amour naissant, ils décident de se séparer et se donnent rendez-vous six mois plus tard, au sommet de l’Empire State Building…
De loin la plus connue, cette version en Technicolor d’Elle et lui, dans laquelle Cary Grant et Deborah Kerr reprennent les rôles de Charles Boyer et Irene Dunne, est l’un des rares quasi-décalques d’un film par un cinéaste ayant déjà réalisé l’original. Plus romantiquement feutré que la première mouture, dont le début s’apparentait plus à la screwball comedy qui vivait un âge d’or, le film glisse de la même manière de la comédie américaine classique vers le mélodrame sentimental, instaurant une sorte de matrice indémodable des comédies romantiques.
18h30 | ANALYSE DES 2 VERSIONS DU FILM par Fabienne Costa
L’INTERVENANTE : Fabienne Costa est profes- seure d’études cinématographiques à l’université Grenoble Alpes. Elle a pour activité principale l’ana- lyse de films dont elle interroge aussi les gestes, du regard à l’écriture. Elle participe régulièrement à des colloques ou à des publications sur le ciné- ma et ses thèmes de prédilection, parmi lesquels le paysage ou la danse. Elle vient de publier Elle et lui / 1939-1957 de Leo McCarey (Yellow Now, 2018).
LE COURS : Dix-huit ans après Love Affair (1939), Leo McCarey refait son film, le baptise An Affair to Remember (1957). Le temps a passé, le re- make en récolte les traces, et nous invite à revenir. An Affair to Remember fait durer le plaisir de Love Affair, en prolonge ou en retourne les principes es- thétiques. Le diptyque provoque la discussion des cinéphiles, il faut affirmer la supériorité d’un film sur l’autre, choisir coûte que coûte. Elle et Lui, le titre français, en ne différenciant pas les deux films, a le mérite de les mettre dans un même bateau, de favoriser la confusion. Dans son livre, regard croisé sur ces deux versions de l’une des plus belles co- médies romantiques du cinéma, Fabienne Costa entretient l’indécision, en montrant que, l’un dans l’autre, les deux films sont inextricablement liés : c’est une œuvre unique.