16h30 et 20h30|LA DIXIÈME VICTIME
D’ELIO PETRI Italie / France· 1965 · 1H32 · AVEC MARCELLO MASTROIANNI, URSULA ANDRESS…
Le futur. Les guerres ont disparu. Pour canaliser l’agressivité humaine, des volontaires se provoquent dans des
chasses à l’homme mortelles où ils sont alternativement chasseurs et victimes. Les plus grands champions, sponsorisés par des marques publicitaires, sont déclarés héros nationaux. C’est un ordinateur basé à Genève, qui choisit les combats. Devant les caméras de TV, se déroule la dixième chasse qui oppose Caroline à sa proie Marcello, or lui aussi en est à sa neuvième victoire… Adapté d’une nouvelle de l’Américain Robert Sheckley, « La septième victime », parue en 1953 dans la revue Galaxy Science Fiction, le film affirme son caractère de fiction à peine en avance sur son époque (architecture, design, mode Courrèges, bande dessinée, retransmission en direct à la TV). Il est désormais pleinement dans l’air du temps de la TV-réalité et de ses drames… Irons- nous jusqu’à cette extrémité-là ?
18h30| Le cours : LES 3 TEMPS DE LA FICTION SF – FICTION – TV RÉALITÉ par FLORENCE LASSALLE
L’INTERVENANTE : Formée à la recherche scien- tifique, passionnée d’image, Florence Lassalle a présenté des films de danse et des ciné-concerts à Bordeaux. Elle donne à voir, ici, des films remar- quables par leur esthétique. À partir de l’étude des grands postes techniques (scénario, image, montage, son, musique, mixage), il s’agit de ques- tionner des scènes emblématiques du film et de montrer comment elles en éclairent le sens. Cette analyse est conjuguée avec une recontextuali- sation du film dans son époque de production. COURS PRÉCÉDENTS Les Dames du Bois de Bou- logne ; Ascenseur pour l’échafaud ; Edvard Munch ; La Belle et la Bête ; Le Désert rouge ; Gun Crazy.
LE COURS : Charnière entre un cinéma dépouillé et tendu, à redécouvrir, et un cinéma vigoureux et politisé, reconnu, des années de plomb, le 4e long-métrage d’Elio Petri est un film facétieux, rythmé, plastique et plein de séduction, comme il en existe au mitan des années 1960. Tout à la fois satire sociale et politique, fantaisie débridée, ca- rambolage de modes et mythes, le film évoque le «latin lover», la sculpturale James Bond girl, les prémisses de la télévision berlusconienne et autres avatars d’une culture populaire qu’il s’agit de dé- crypter.