Du MERCREDI 20 au MARDI 26 JANVIER : FESTIVAL AFCAE/TÉLÉRAMA

Pour les 12 films ci-dessous, tarif à 3,50€ la place sur présentation du Pass Télérama présent dans les numéros des 13 et 20 janvier.

MARDI 19 JANVIER à 20h30 : CINÉRÉSEAUX #39

INA ZAKI, NIGER OÙ VAS-TU ?

DOCUMENTAIRE de Catherine Martin Payen
France · 2014 · 1h15 · Vostf

Garba, fils du désert survit comme artisan couturier à Niamey. Il décide de rejoindre ses amis sur les pistes du Sahel de ses ancêtres et va cheminer avec Alassane, chamelier des mythiques caravanes de sel, puis retrouve Moha, ex-rebelle touareg devenu conseiller du 1er ministre. Au fil des mois, des rencontres et des actualités radio, ils échangent avec enthousiasme et humour, sur leur devenir menacé et celui de leur pays. Un Niger piégé entre exactions islamistes, contrecoups de l’élimination de Kadhafi, intervention française au Mali voisin, et prédations des ressources minières.

Le film suit le jeune Garba dans ses rencontres, découvertes et réflexions. Pour la cinéaste, qui est également géographe et muséographe, « rendre proche les gens éloignés et provoquer des interrogations » est une passion. La beauté des images, parfois en un noir et blanc de rupture, nous ouvre à la magie d’un désert qui tente de résister aux puissances économiques et politiques, locales et internationales. Projection-rencontre avec la réalisatrice Catherine Martin Payen.

suivi d’une rencontre avec la réalisatrice Catherine Martin Payen et avec le protagoniste du film Garba et l’équipe de production.
En partenariat avec ECLA. Pot-dégustation

LUNDI 18 JANVIER à 16h15 : UNIPOP HISTOIRE 
ALIMENTATION ET IDENTITÉS EN EUROPE, 16ème-18ème siècle 
   
16h15 | LE FESTIN DE BABETTE 
DE GABRIEL AXEL · DANEMARK · 1987 · 1H42 ·
AVEC STÉPHANE AUDRAN, BODIL KJER, BIRGITTE FEDERSPIEL…
Pour échapper à la répression de la Commune en 1871, Babette rejoint la côte sauvage du Jutland au Danemark. Mais après 14 années d’exil elle décide de repartir et propose avant son départ de préparer un diner français… « Franco-danois dans sa langue d’origine, universel dans son message, le film n’a pas pris une ride, et Gabriel Axel ne s’en étonne guère : “Une mère qui donne le sein à son enfant n’a pas changé. C’est toujours une mère qui donne le sein à son enfant” » – Le Monde
 
16h15 | LE COURS : ALIMENTATION ET IDENTITÉS EN EUROPE, 16ème-18ème siècle
L’INTERVENANT : Philippe Meyzie est Maître de conférences en Histoire moderne à l’Université Bordeaux Montaigne et membre junior de l’Institut universitaire de France. Il est spécialiste de l’his- toire de l’alimentation. Depuis 2012, il est membre du Conseil ccientifique de l’Institut européen d’His- toire et des cultures de l’alimentation. 
LE COURS : Dans l’Europe moderne, l’alimentation participe à la construction des identités sociales et culturelles. Les choix alimentaires servent à affir- mer l’ appartenance confessionnelle entre catho- liques et protestants, à revendiquer sa supériorité sociale pour la noblesse ou à s’insérer dans l’Eu- rope des Lumières à travers l’imitation d’un mo- dèle culinaire français. L’émergence des cultures alimentaires nationales et régionales au cours du XVIIIe siècle s’inscrit aussi dans ces processus de différenciation qui posent en partie les bases de la gastronomie européenne d’aujourd’hui. Les regards portés sur l’autre et sa nourriture doivent être pris en compte dans l’analyse de ces identités. L’objectif de ce cours est d’essayer de montrer que ces identités ne se sont pas construites sur l’op- position ou le repli sur soi, mais au contraire, grâce aux échanges, aux contacts et aux emprunts au sein de la société et à l’échelle de l’Europe.
   
20h30 | STEACK (R)EVOLUTION DE FRANCK RIBIÈRE
FR / GB / USA · 2014 · 2H15 · Documentaire
Steak (R)évolution parcourt le monde à la découverte d’éleveurs, de bouchers et de chefs passionnés. Loin des élevages intensifs et des rendements industriels, une révolution est déjà en marche.

VENDREDI 15 JANVIER à 20h : SÉANCE-DÉBAT
Istmeño, le vent de la révolte

De Alèssi Dell’Umbria • Mexique • 2014 • 1h54 • VOSTF
Dans l’Isthme de Tehuantepec, des compagnies multinationales veulent faire de la région le plus vaste parc éolien de tout le continent, suscitant la résistance des communautés indigènes. A partir de cette mobilisation, le film parcourt la cosmovision de ces communautés, leur rapport à la terre et interroge la notion de développement et de progrès.
NOTE DU RÉALISATEUR : Mon intérêt pour le monde indigène du Mexique m’a poussé vers l’Isthme de Tehuantepec durant l’hiver 2010. Une région où les Zapotèques et les Ikots ont développé des formes de vie qui ont survécu à cinq siècles de colonisation. Une région charnière entre Amérique du Nord et Amérique centrale, entre Golfe du Mexique et Océan Pacifique, objet de convoitises multiples de la part des investisseurs. On éprouve dans l’Isthme la sensation de vivre sur d’autres rythmes que ceux de la métropole occidentale, et selon des valeurs communautaires fortes. Pourtant, la logique de la société industrielle est en train d’y pénétrer avec violence, brisant les solidarités et les liens au territoire. J’assistais à la révolte grandissante des indigènes face au mégaprojet éolien, qui finit par prendre une dimension régionale. A partir de mai 2012 j’ai filmé divers moments de cette lutte avec le soutien d’une équipe sur place. Ce que je veux donner à voir, c’est ce choc des mondes. Comment l’intrusion brutale d’entreprises hors sol bouleverse un univers obéissant à une autre logique, et risque de faire basculer ces mondes indigènes dans la misère sociale, entraînant une déshumanisation qui pointe déjà son nez dans certains endroits sous diverses formes symptomatiques (violence, alcoolisme, drogues, prostitution, pollution, consumérisme). Ce qui amène fatalement à interroger la question des énergies dites alternatives selon une perspective plus large. ⎥ Alèssi Dell’Umbria

FILM PRÉSENTÉ PAR FAL 33, en partenariat avec l’association 1001 SOLEILS de Pessac.

16h15 | L’IMPOSSIBLE MONSIEUR BÉBÉ
DE HOWARD HAWKS · USA · 1938 · 1H42 · AVEC CARY GRANT, KATHARINE HEPBURN…
Une héritière excentrique poursuit un paléontologue introverti qui reconstitue un squelette de dinosaure et recherche un million de dollars pour son musée… Poursuite amoureuse effrénée pour le couple Susan/David à la recherche d’argent, d’un léopard perdu et d’un chien voleur d’os (préhistorique).

18H30 | COURS : LA SCREWBALL, JOYAU DE LA COMÉDIE AMÉRICAINE par Grégoire Halbout

L’INTERVENANT : Grégoire Halbout est angliciste et docteur en études cinématographiques (Paris Diderot). Il est maître de conférences à l’Universi- té François Rabelais/IUT de Tours et auteur de La Comédie screwball hollywoodienne : sexe, amour et idéaux démocratiques (APU, 2013). Il a effec- tué une partie de sa carrière au sein des industries culturelles anglophones (Disney, Nickelodeon). Il est aussi spécialiste des médias et consultant en développement de marque et licensing.
LE COURS : La screwball comedy est une des ex- pressions les plus attachantes et innovantes de la comédie romantique américaine. Elle connaît un immense succès public dans les années 1930 (150 films en dix ans) et peut s’expliquer sous les angles historique, esthétique, stylistique et socio- logique. Sa liberté de ton se joue des contraintes de la censure interne des studios. Réalisées par des grands d’Hollywood (Howard Hawks, Gregory LaCava, Frank Capra), ces comédies mettent en scène des stars emblématiques du genre : Katha- rine Hepburn, Carole Lombard, Cary Grant, William Powell… On retrouve leur influence et leur héritage dans le cinéma contemporain.

20h30|MON HOMME GODFREY
DE GREGORY LA CAVA · USA · 1936 · 1H34 · AVEC WILLIAM POWELL, CAROLE LOMBARD, ALICE BRADY…
Les sœurs Bullock, richissimes New- Yorkaises, « rencontrent » un clochard qu’elles engagent comme maître d’hôtel. Ce SDF au passé chic et obscur débarque dans une véritable ménagerie : quiproquos, gags, répliques cinglantes et mauvaises conduites. Mais l’amour triomphe et le miraculeux majordome aura une influence inespérée sur la maisonnée.

MER 13 JAN à 20h30 : SÉANCE CINÉ-MARGES CLUB

CAROL

D’après le roman de Patricia Highsmith • De Todd Haynes • GB / USA • 2015 • 1h58 • VOSTF
Avec Cate Blanchett, Rooney Mara (Prix d’interprétation féminine), Kyle Chandler…
Dans le New York des années 1950, Therese, jeune employée à la caisse d’un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d’une cliente distinguée, Carol, femme séduisante, prisonnière d’un mariage peu heureux.
Todd Haynes avait, il y a une dizaine d’années, réalisé Loin du paradis : l’histoire d’une femme (Julianne Moore) qui, dans les années 50, découvrait l’homosexualité de son mari et s’éprenait d’un Black. Le film était un beau mélo à la Douglas Sirk. Carol est une variation sur le même thème. On est toujours dans les années 50, mais ce n’est pas son goût pour les femmes dont prend conscience l’héroïne (Cate Blanchett), mais de l’attirance qui la pousse vers une jeune fille (Rooney Mara). C’est surtout le style qui n’est plus le même. Le lyrisme emporté de Douglas Sirk a fait place, ici, à la rigueur presque froide d’un George Cukor. On est aux portes de l’épure. De la tragédie. Aidé par la photo superbe de Ed Lachman et les costumes magnifiques de Sandy Powell, Todd Haynes fait du New York de l’époque une prison luxueuse. Une sorte de paradis, mais uniquement pour ceux qui acceptent d’étouffer leurs passions au nom des conventions. (…) La beauté du film vient de son élégance presque désuète, de la perfection des mouvements de caméra qui semblent observer, constamment, chez l’héroïne, ce vernis de bienséance qui se craquelle… Le film semble, aussi, instaurer un chassé-croisé amoureux entre le réalisateur et des stars d’hier et d’aujourd’hui : ce n’est, évidemment, pas un hasard, si Cate Blanchett rappelle, dans son regard, la vulnérabilité de Gena Rowlands. Et si, dès les premières minutes, Rooney Mara semble la réincarnation d’Audrey Hepburn dans Sabrina. Comme si le réalisateur voulait nous dire que, quelles que soient les époques, le moralisme ne cédait pas. Plus ou moins bien masqué, il ne faisait qu’attendre son heure. ⎥ TÉLÉRAMA

film présenté par Sye-Kyo Lerebours, doctorante en cinéma à Bordeaux Montaigne.