Behind The Yellow Door

de Lucas Vernier • Fra • 2015 • 1h23
avec la voix de Lou Castel et les photos de Lutz Dille
Coproduction L’atelier documentaire Bordeaux/BIP TV • participation TV7 Bordeaux
Avec le soutien du CNC, de la Région Aquitaine et de la Communauté d’Agglomération du Grand Villeneuvois

Au cours d’une promenade dans son Villeneuve-sur-Lot natal, Lucas, encore adolescent croise Mister Dille, vieux voisin excentrique photographe d’origine allemande. Puis il reçoit une photographie noir et blanc au cadrage parfait représentant deux garçons fascinés par une vitrine de photos de femmes nues aux poses érotiques. Au dos, un mystérieux message griffonné en anglais l’invite à une visite « behind the yellow door » (derrière la porte jaune). Malgré sa curiosité, Lucas ne s’y rend pas. Mais le sentiment de cette occasion manquée taraude ses années de jeunesse et, devenu réalisateur il se lance un défi : « Et si cette rencontre avait finalement lieu ? » Commence alors une chasse au trésor sur les traces de Lutz Dille décédé, qui se révèle être un photographe hors normes dont les œuvres sont exposées dans les plus grands musées du monde.
Loin du biopic, ce film merveilleusement insolite fait le choix de l’imaginaire pour recréer une rencontre qui n’a pas eu lieu et dresse le portrait sensible et documenté de Lutz Dille. Et de Londres à Toronto nous revisitons le 20ème siècle à travers l’œil rare de ce photographe humaniste dont l’obsession est de saisir le mouvement du monde dans le théâtre de la rue. Bien plus, à partir des relectures des photos, la voix-off gouailleuse de Lou Castel orchestre un succulent dialogue entre les deux artistes sous le signe de la transmission : le photographe commentant ses clichés et interpellant ou conseillant le cinéaste-disciple !
Une rencontre initiatique dans la magie de l’image photo et cinéma, où nous, spectateurs, sommes aussi délicieusement embarqués.

15h45 | EVE
de JOSEPH MANKIEWICZ
USA . 1950 · 2H18 · AVEC BETTE DAVIS, ANNE BAXTER…
Trois témoignages éclairent le parcours d’Eve Harrington, passée d’une simple secrétaire pour actrice vieillissante à une célèbre comédienne en passe d’être récompensée… De remarquables dialogues décrivent deux actrices que tout oppose, l’angoissée et la jeune ambitieuse manipulatrice. Le film est un portrait du monde du théâtre, mais aussi de la société américaine de l’époque.

18h30 | Le cours : JOSEPH L. MANKIEWICZ par N. T. BINH

L’INTERVENANT : En 1979, N. T. Binh rejoint la revue Positif, où il s’affirme par sa connaissance du ciné- ma hollywoodien. Véritable activiste au service des œuvres et des cinéastes, ancien distributeur, com- missaire d’exposition, il est l’auteur de monographies et de documentaires. COURS PRÉCÉDENTS Ernst Lubitsch ; Claude Sautet ; Les studios hollywoodiens ; Ingmar Bergman ; Jacques Prévert.

LE COURS : Après des études de lettres et un pas- sage en Europe, Joseph L Mankiewicz intègre le service scénario de la Paramount. « De fait, le génie de ce cinéaste, pour qui la réalisation commence avec l’écriture, est plus que pour tout autre lié à l’art des mots. Depuis son premier film, Le Châ- teau du dragon, un film de Mankiewicz se recon- naît d’abord à l’intelligence et à la sensibilité de ses dialogues. Mais ses images ne pâtissent en rien du brio de la langue. Car la mise en scène de Mankiewicz est à la fois l’aboutissement le plus accompli de la grande narration hollywoodienne, et l’expression d’une quête personnelle, d’un style irréductible. » (N. T. Binh, Mankiewicz, éd. Rivages, 1986). Et ce sont les Oscars du meilleur réalisateur et du meilleur scénariste qu’il remportera à deux re- prises consécutives pour les films Chaînes conjugales et Eve.

20h30 | LA COMTESSE AUX PIEDS NUS
de JOSEPH MANKIEWICZ · USA . 1954 · 2H08 · AVEC AVA GARDNER, HUMPHREY BOGART…
À l’enterrement de la comtesse Torlato Favrini, le cinéaste Harry Dawes se souvient de sa rencontre avec elle. Il en était tombé sous le charme lorsqu’elle dansait dans un cabaret avant de devenir une actrice renommée… Immersion dans le milieu du cinéma, portée par une Ava Gardner qui irradie chaque plan de sa beauté presque irréelle.

MONSIEUR BOUT-DE-BOIS (stickman)

les créateurs du « Gruffalo » ont encore eu une nouvelle idée !
De Daniel Snaddon, Jeroen Jaspaert
GB • 2015 • 40’ • Dès 3/4 ans
D’après l’album de Julia Donaldson et Axel scheffler

Deux courts métrages complètent ce programme : La Chenille et la Poule ; Pik Pik Pik

Monsieur Bout-de-Bois mène une vie paisible dans son arbre familial avec Madame Bout-de-Bois et leurs trois enfants. Lors de son footing matinal, il se fait attraper par un chien qui le prend pour un bâton. Commence alors pour Monsieur Bout-de-Bois une série d’aventures qui l’entraîneront bien loin de chez lui…
Leurs noms ne vous disent peut-être pas grand chose. Et pourtant, Julia Donaldson et Axel Scheffler sont les auteurs des désormais très connus Gruffalo (père et fils) et de La Sorcière dans les airs, dont les adaptations pour le cinéma ont encore renforcé une notoriété déjà acquise par les millions de livres vendus. Ce Monsieur Bout-de-Bois joue bien de malchance. Il est pris tour à tour pour un vulgaire bâton, pour une brindille dans le nid d’un cygne, pour un mât de château de sable, pour une épée, pour un boomerang, pour… chut ! Je vous laisse découvrir la suite de ces aventures contées avec talent et beaucoup d’humour, présentées cet été en avant-première, très tôt avant la sortie nationale prévue le 5 octobre prochain. – A-C. G.

Le film sera suivi d’un atelier « transforme un bâton en Monsieur Bout-de-Bois » (réservation indispensable à l’atelier : 05 56 46 39 39).

16h | FROST/NIXON, L’HEURE DE VÉRITÉ
de RON HOWARD · ÉTATS-UNIS · 2009 2H02 · AVEC FRANK LANGELLA, MICHAEL SHEEN, KEVIN BACON… 1977, le journaliste britannique David Frost, pour relancer sa carrière, veut interviewer le président déchu Richard Nixon. Pour Nixon, c’est l’occasion
de revenir sur le devant de la scène…
« Ron Howard filme le face-à-face comme un match de boxe, et sans manichéisme : au lieu de crucifier Nixon (trop facile), il en fait, avec l’aide d’un Frank Langella immense, un personnage pathétique et humain. » – TéléCinéObs

18h30 | Le cours : NIXON par ANTOINE COPPOLANI

L’INTERVENANT : Agrégé d’Histoire, ancien élève de l’École normale supérieure et de l’Université de Berkeley, professeur à l’Université Paul-Valéry de Montpellier, Antoine Coppolani est un spécialiste de l’histoire des États-Unis. Il a notamment publié la biographie Richard Nixon chez Fayard en 2013.

LE COURS : Nixon était-il l’incarnation du mal en politique ? Nombreux sont ceux qui ont accrédité cette thèse. Nixon a connu une ascension ful- gurante grâce à l’anticommunisme et est devenu vice-président alors que le maccarthysme se dé- chaînait. Président, ses plus beaux succès de poli- tique étrangère ont été entachés par sa Realpolitik, ses rêves de paix souillés par un recours à la force. Le Chili, le Pakistan, la tragédie vietnamienne… Autant de dossiers qui expliquent que des accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont pu être proférées à son encontre. Et puis, bien sûr, il y a le Watergate. Pourtant, Nixon est plus que sa part d’ombre. Sur la scène intérieure, il représente une forme de gouvernement au centre de l’échiquier politique. En politique étrangère, ses succès sont légion. Surtout, la remarquable longévité politique de Nixon explique qu’une partie de l’histoire contemporaine des États-Unis peut être appelée « l’Âge de Nixon ».

20h30 | ELVIS & NIXON
de LIZA JOHNSON · ÉTATS-UNIS · 2016
AVEC MICHAEL SHANNON, KEVIN SPACEY, ALEX PETTYFER…
1970, Elvis Presley se rend à la Maison Blanche dans le but de convaincre le président Nixon de le nommer agent fédéral… « Liza Johnson reconstitue avec brio l’entrevue entre le King et le président à la Maison Blanche. Michael Shannon et Kevin Spacey font des étincelles. » – Le Figaro

Film suivi d’une discussion le vendredi 30 septembre à 20h. Ce temps d’échange a pour objectifs de donner librement la parole à chacun, d’échanger ses points de vue sur le film, de parler de cinéma, de permettre à tous de se forger une sensibilité par l’expérience commune du « voir ensemble » et par la discussion. 

MERCENAIRE  

De Sacha Wolff • FRA • 2016 • 1h52
Avec Toki Pilioko, Iliana Zabeth, Mikaele Tuugahala…
Soane, jeune Wallisien, brave l’autorité de son père pour partir jouer au rugby en métropole. Livré à lui-même à l’autre bout du monde, son odyssée le conduit à devenir un homme dans un univers qui n’offre pas de réussite sans compromission.
Le film est passionnant à plus d’un titre et peut se lire à plusieurs niveaux. C’est, bien entendu, un film sur le rugby qui fera beaucoup parler dans le petit monde de l’ovalie. Mais c’est aussi (et surtout) le récit du parcours initiatique d’un jeune garçon confronté à la brutalité de son père et à la cruauté du monde ; un film sur l’altérité des cultures et des corps, sur l’étrangeté de la condition humaine. Le rugby, sport de combat devenu professionnel, est aujourd’hui pratiqué par des mercenaires recrutés un peu partout dans le vaste monde, parfois en Géorgie, parfois en Argentine ou (beaucoup) dans les îles d’Océanie. Les « professionnels de la profession » sont des jeunes hommes musclés repérés par des sergents recruteurs qui font commerce de leurs corps… « Comme du bétail » dira un personnage du film. Soane, jeune rugbyman wallisien, contre l’avis de son père, accepte d’aller jouer en métropole. C’est le début d’un voyage qui va le voir échouer à 22 000 kilomètres de chez lui sur la pelouse un peu sordide d’un stade du Lot-et-Garonne. Le film s’appuie à la fois sur la puissance de la fiction et sur la force du documentaire : pas d’acteur professionnel pour interpréter les personnages (à l’exception d’Iliana Zabeth) mais d’authentiques Wallisiens ou rugbymen. Toki Polioko, dans le rôle de Soane, est étonnant et émouvant tout au long du film, à la fois corpulent et léger, violent et délicat… (L’ensemble du casting est remarquable). Wolff filme avec beaucoup de maîtrise et de sensibilité des corps humains impliqués dans un monde ritualisé (les rites, omniprésents, donnent du sens) dont le rugby est peut être la métaphore. – JEAN-FRANÇOIS CAZEAUX

16h15|CRÍA CUERVOS 
DE CARLOS SAURA · ESPAGNE · 1976 · 1H52 . AVEC GÉRALDINE CHAPLIN, ANA TORRENT…
Ana, 9 ans, est orpheline et insomniaque. Dans la grande maison madrilène familiale, la petite fille s’est réfugiée dans un monde fait de rêves, traversé de réminiscences et de secrets… Un Grand Prix à Cannes, un succès au box-office et une ritournelle pop entêtante, Porque te vas : ce huis clos funèbre et métaphorique est un chef-d’œuvre sur l’enfance et la fin du franquisme. 

18H30|CARLOS SAURA, « LES ANNÉES REBELLES »par PROGRÈS TRAVÉ 

L’INTERVENANT : Au cours de sa carrière d’ensei- gnant de lettres, Progrès Travé a toujours placé le cinéma au cœur de sa pratique pédagogique. Membre du Collège international de philosophie de 1989 à 1995, cofondateur d’un ciné-club, il s’investit dans plusieurs associations, en particulier pour la diffusion de films de jeunes réalisateurs. Il est trésorier de l’association du Cinéma Jean Eustache, où il coordonne les soirées mensuelles « Cinéréseaux ». COURS PRÉCÉDENTS : Fassbinder ; Glauber Rocha ; Don Quichotte ; Lost Highway. 

LE COURS : Passionné de photographie, Carlos Sau- ra choisit la narration filmique « plus apte à resti- tuer la vie ». Et face à la censure franquiste, il élabore une « esthétique du contournement » en prise indirecte avec la société civile. Il acquiert ainsi une notoriété internationale, puis à la fin de la dictature, confronté à la liberté de création, il remet en jeu son désir de cinéma. Réalisé l’année de la mort de Fran- co, Cria Cuervos apparaît comme le sommet de ses « années rebelles ». Prenant appui sur ce film nous explorerons ce premier versant de l’œuvre : l’enfance et la mémoire, le rêve et le temps, la mort et la sexualité, la musique et la voix. Et autour de la figure de Géraldine Chaplin, actrice et compagne du cinéaste, la femme, le couple et la famille. 

20h30 | PEPPERMINT FRAPPÉ 
de CARLOS SAURA · ESPAGNE · 1967 · 1H32
AVEC GÉRALDINE CHAPLIN, JOSE LUIS LOPEZ VASQUEZ, ALFREDO MAYO…
Julián, radiologue, travaille dans l’isolement, assisté par une infirmière taciturne. Un jour, il est invité chez un ami qui lui présente sa nouvelle épouse, une blonde radieuse et décomplexée… Première collaboration de Carlos Saura avec Géraldine Chaplin, sa future muse et compagne, qui endosse avec brio les deux rôles féminins de cet hommage à Buñuel.