16h | PIRATES

DE ROMAN POLANSKI

FRANCE · 1986 · 2H05 · VF . AVEC WALTER MATTHAU, CRIS CAMPION …

Le capitaine Red et Malouin La Grenouille ont fait naufrage et sont recueillis par un galion espagnol qui renferme un trésor dans sa cale. Ils vont alors préparer une mutinerie pour s’en emparer… Roman Polanski adore pasticher les mythes – les vampires ou les pirates. Il a choisi de donner ici une vision déjantée d’un univers (im) pitoyable.

18h30 | LE FILM DE PIRATES par CLAUDE AZIZA

L’INTERVENANT : Spécialiste – entre autres – de l’Antiquité, de son histoire et de ses systèmes de représentation, Claude Aziza est également un passionné de cinéma. Intervenant régulier de l’Uni- versité populaire d’histoire, il anime également une fois par mois les séances de Monsieur Claude. Il est le secrétaire général du Festival du Film d’Histoire de Pessac et a écrit de nombreux ouvrages dont le Dictionnaire du Western avec Jean-Marie Tixier. COURS PRÉCÉDENTS cf. page 80.

LE COURS : Le corsaire (de l’italien corsaro) est ce- lui « qui fait la course sur la mer ». Accrédité par un État, pourvu de lettres de marque, il vole pour son pays. Bien différent est le pirate, même si l’étymo- logie ne le dit pas. Son nom vient du grec peira- tès, celui qui « tente la fortune sur la mer ». Mais il la tente pour son propre compte, il ne se range derrière aucun pavillon, il s’attaque à tous. Il n’est en somme qu’un forban (de fors et ban : hors du ban, de la loi). Quant au flibustier, il ne représente qu’une catégorie de pirates qui exercèrent leurs activités aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans la mer des Antilles. Son nom vient du vieil anglais flibus- tor, lui-même emprunté au hollandais vrijbueter, « libre faiseur de butin ». Quant au cinéma, il s’en fiche éperdument.

20h30 | LE CYGNE NOIR

DE HENRY KING · ÉTATS-UNIS · 1942 · 1H25 · AVEC TYRONE POWER, MAUREEN O’HARA…

Film sous réserve Gouverneur de la Jamaïque, Henry Morgan charge James Waring, un ancien pirate, d’empêcher le renégat Capitaine Leech de reprendre les attaques contre les bateaux de Sa Majesté. Pour mieux l’atteindre, il enlève la fille de l’ex-gouverneur…

The Lost City of Z

Genre : aventures historiques

De James Gray • USA • 2016 • 2h20 • VOSTF Avec Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller…

L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle… Depuis La Nuit nous appartient, The Yards ou encore Two Lovers, chaque nouveau titre de James Gray est espéré avec un mélange d’impatience et de gourmandise. Il fait partie des rares cinéastes de la nouvelle génération américaine qui allie la maîtrise d’une mise en scène élégante à une exigence morale. Ses thèmes récurrents : la famille, le sens de la loyauté, l’attachement à ses origines, à un pays, l’indépendance d’esprit. On retrouve ces thèmes et ses qualités dans The Lost City of Z mais l’argument surprend. En effet, le cinéaste américain n’hésite pas à se plonger dans un film d’histoire dont l’action, qui se déroule au début du XX° siècle, navigue entre le Royaume-Uni et l’Amérique du Sud. Nous sommes à une époque où les expéditions exploratoires continuent à chercher, à découvrir, à défricher, les zones les plus reculées, les plus inhospitalières de la planète. A partir d’un personnage ayant réellement existé (l’explorateur Percy Fawcett), au parcours surprenant, mais qui a disparu dans les oubliettes de l’Histoire, l’auteur sait nous embarquer dans une narration ample, habilement sinueuse, qui sait prendre son temps sans être ennuyeuse. Nous assistons avec un grand plaisir esthétique à une reconstitution ambitieuse qui se refuse aux effets faciles. On pense à de nombreuses reprises à Aguirre ou la colère de Dieu de Werner Herzog, en raison de la fascination suscitée par les paysages de la forêt amazonienne et par le caractère obsessionnel et habité du personnage principal ; un personnage qui prend à contrepied les préjugés racistes et ethnocentrés de la société britannique de l’époque. L’invitation au voyage de James Gray ne manque pas de charme : loin de toute afféterie ou de tout académisme, il nous livre un film épique avec des personnages qui tournent volontairement le dos aux archétypes du film d’aventures. ⎥ François Aymé

Mercredi 15 mars à 20h40 : LA SÉANCE DE MONSIEUR CLAUDE : Film présenté par Claude Aziza (20’ environ)

Le Printemps du Cinéma 18ème édition !

Durant 3 jours exceptionnels, les dimanche 18, lundi 19 et mardi 20 mars 2018, le cinéma est au tarif unique de 4 € dans toute la France, pour tous les films et à toutes les séances !

14h | Les Pionniers du cinéma

PROGRAMME DE COURTS MÉTRAGES 1895-1914 · 1H · Noir et blanc & Couleur

Le 28 décembre 1895 a lieu la première séance du Cinématographe Lumière. À travers des films d’à peine une minute, muets et en noir et blanc, le monde est projeté sur grand écran. Puis la musique et la couleur apparaissent, en même temps que les premières fictions, trucages et dessins animés. Treize courts métrages pour aller à la découverte de ces premières fois…

Après le film | AUX DÉBUTS DU CINÉMA AVEC MÉLIÈS, LES FRÈRES LUMIÈRE, ÉMILE COHL…par PHILIPPE QUAILLET

 L’INTERVENANT | Philippe Quaillet a été animateur cinéma à la Ligue de l’Enseignement pendant plus de 30 ans. Militant de l’éducation populaire, il s’est beaucoup consacré au cinéma destiné aux enfants, à travers les films d’animation et les documentaires. Pas- sionné, il sait comme personne transmettre son enthousiasme aux plus jeunes spectateurs.

LA P’TITE LEÇON | Les premiers cinéastes ont pu expérimenter les multiples possibilités qu’offre le 7e Art dès ses balbutiements et mettre au point des processus sans cesse perfectionnés depuis. Philippe Quaillet aborde les questions de mise en scène explorées par les frères Lumière, les effets spéciaux de Mé- liès, les débuts de l’animation avec Émile Cohl…

Manon Lescaut

Opéra en 4 actes de Giacomo Puccini • 2h30 (avec les entractes)

Chef d’orchestre : Gianandrea Noseda • Metteur en scène : Jean Reno

Avec María José Siri, Gregory Kunde, Dalibor Jenis, Carlo Lepore…

Le Chevalier des Grieux et la jeune Manon tombent amoureux au premier regard, et s’enfuient ensemble. Mais Manon abandonne le jeune Chevalier pour le riche Géronte… Après 124 ans, le Théâtre de Turin nous propose de célébrer ensemble sur grand écran le retour de Manon Lescaut sur le lieu de sa création. Un moment incontournable !

Vendredi 31 mars à 14h en différé du Théâtre de Turin

15h45 & 20h30 | LITTLE BIG MAN

D’ARTHUR PENN ÉTATS-UNIS · 1970 · 2H19 · AVEC DUSTIN HOFFMAN, FAYE DUNAWAY…

Âgé de 121 ans, Jack Crabb, seul survivant du massacre de Little Big Horn, raconte son histoire à un journaliste. Adopté par une famille de Cheyennes, ce visage pâle est surnommé Little Big Man à cause de son immense courage. Un jour, toute sa tribu est massacrée par les Blancs et Jack est alors recueilli par un pasteur et sa femme. Mais le jeune homme est partagé entre ses origines indiennes et son nouveau peuple… « Western unique en son genre, Little Big Man, qu’on aurait pu sous-titrer “Candide au Far-West” est l’un des rares équivalents cinématographiques des romans philosophiques de Voltaire ou du roman picaresque espagnol. Faisant alterner constamment l’horreur et la bouffonnerie, le drame et la satire, cette histoire pleine de bruit et de fureur procède d’une véritable démystification de l’Ouest tel qu’il a été raconté par les Blancs. » – Guide des Films

18h30 | LES AMÉRINDIENS, VICTIMES ET PARTENAIRES DE LA NATION AMÉRICAINE, par Elise Marienstras, spécialiste de l’histoire des Etats-Unis.

L’INTERVENANTE : Professeur émérite à l’universi- té Paris-Diderot, Élise Marienstras a travaillé sur l’histoire des États-Unis, sur la politique de créa- tion nationale et les rapports entre populations d’immigrations et populations autochtones. Elle a notamment publié La résistance indienne aux États-Unis et Nous le peuple : les origines du na- tionalisme américain.

LE COURS : L’histoire américaine fourmille de pa- radoxes et de contradictions, comme l’évoquent les deux termes «Amérique» et «Indiens» – l’un et l’autre termes étant le fruit de l’imaginaire européen depuis le XVIe siècle – tous deux contractiles au point de révéler, dans le nom d’« Amérindiens », la vérité sur l’histoire d’hommes et de femmes au- tochtones, envahis par des allogènes rêveurs et conquérants. La lutte pour la domination de l’es- pace de subsistance et de l’espace juridique s’est livrée progressivement au détriment des Amérindiens, cependant que la présence de ceux-ci dans l’espace doublement revendiqué fournissait aux allogènes bâtisseurs de l’État-nation américain fédéral la légitimation de sa souveraineté réga- lienne. Apparemment vaincus, les Amérindiens ont cependant obtenu de multiples victoires qui ont conduit à leur résilience présente.