OUAGA GIRLS
de Theresa Traore Dahlberg
GENRE : DOCUMENTAIRE
Burkina Faso, France, Suède · 2018 · 1h22 · VF
Avec : Documentaire
À Ouagadougou, des jeunes filles issues de villages se rencontrent au centre de formation pour femmes, où elles terminent leurs études de mécaniciennes automobiles. Theresa Traore Dahlberg dresse un portrait touchant et sensible de ces jeunes filles courageuses au sortir de l’adolescence. Une histoire poétique de solidarité féminine, sur les choix de vie des unes et des autres, et la recherche de leur propre destin.
Film projeté en avant-première, suivi d’un débat avec Dragoss Ouedraogo, cinéaste et anthropologue.
LE JEUNE KARL MARX
de Raoul Peck
Allemagne, Belgique France · 2017 · 1h59 · Vostf
Avec : August Diehl, Stefan Konarske, Vicky Krieps, Olivier Gourmet, Alexander Scheer
1844. De toute part, dans une Europe en ébullition, les ouvriers, premières victimes de la “Révolution industrielle”, cherchent à s’organiser devant un “capital” effréné qui dévore tout sur son passage. Karl Marx, journaliste et jeune philosophe de 26 ans, victime de la censure d’une Allemagne répressive, s’exile à Paris avec sa femme Jenny où ils vont faire une rencontre décisive : Friedrich Engels, fils révolté d’un riche industriel Allemand.
Le Jeune Karl Marx nous arrive quelques semaines après la sortie de « I am not your negro », autre projet au long cours de Raoul Peck qui revenait sur la lutte pour les droits des afro-américains. Deux nouveaux faits d’armes dans le parcours d’un cinéaste citoyen, qui voit dans le cinéma le moyen de se confronter à l’histoire pour comprendre notre monde. Fidèle à sa rigueur historique, Peck fait preuve d’une minutie dans la reconstitution qui donne chair et réalité à ses personnages. Sans traitement hagiographique ou militant, grâce aussi à la plume inspirée de Pascal Bonitzer, le film dresse avant tout le portrait de jeunes bourgeois qui prennent le risque de tout mettre en doute et, ne se contentant pas de critiquer, s’engagent au prix de l’exil et de la précarité, pour lutter contre une société d’oppression et d’injustices. Audrey Pailhès
sera suivi d’un débat avec Gaetano Manfredonia, historien spécialiste des mouvements ouvriers en France et en Italie.
En partenariat avec l’ACPG
À voix haute – La force de la parole
De Stéphane De Freitas, Ladj Ly • France • 2017 • 1h39
Chaque année à l’Université de Saint-Denis se déroule le concours Eloquentia, qui vise à élire « le meilleur orateur du 93 ». Des étudiants de cette université issus de tout cursus, décident d’y participer et s’y préparent grâce à des professionnels (avocats, slameurs, metteurs en scène…) qui leur enseignent le difficile exercice de la prise de parole en public. Au fil des semaines, ils vont apprendre les ressorts subtils de la rhétorique et vont s’affirmer, se révéler aux autres, et surtout à eux-mêmes.
Parmi la trentaine d’étudiants qui tentent le concours Eloquentia cette année-là, Elhadj, Leïla, Eddy et Souleïla. Quatre jeunes d’horizons très différents mais avec une envie commune : faire entendre leur voix. Loin de tout angélisme, le réalisateur Stéphane de Freitas leur donne une occasion unique de réaliser ce rêve et signe dans le même temps un film à l’énergie revigorante. Alternant les moments de formation avec des séquences plus intimistes, À voix haute fait la démonstration que la jeunesse — et en particulier celle, souvent ostracisée, des banlieues — a de l’avenir devant elle et que ces jeunes ont envie de prendre part à la construction d’un vivre ensemble à inventer. La force du documentaire de Stéphane de Freitas tient aussi à ce qu’il est directement inspiré par sa propre histoire : élevé dans une ville difficile de Seine Saint-Denis dans une famille d’origine portugaise, il a brusquement changé de vie lorsque il est devenu basketteur professionnel dans un club des « beaux quartiers », à l’adolescence. Catapulté dans un milieu social radicalement opposé au sien, Stéphane de Freitas a vécu l’isolement et la marginalisation de celui qui ne maîtrise pas les codes du langage… Cette expérience l’a amené à revenir sur les bancs de la faculté pour y apprendre le droit, puis à créer, quelques années plus tard en 2012, La Coopérative Indigo qui organise notamment le concours Eloquentia. Le hasard fit que le premier jour de tournage du film ait lieu le 7 janvier 2015, jour de l’attentat contre Charlie Hebdo… Deux ans et quelques mois après ces événements tragiques, et alors que les joutes oratoires des candidats à l’élection présidentielle témoignent d’une capacité d’écoute toute relative, À voix haute ouvre une autre voie, lumineuse et pleine d’espoir. ⎥Anne-Claire Gascoin
Projection suivie d’un échange dans le hall du cinéma.
Hissein Habré, une tragédie tchadienne
Lumière sur un chapitre d’histoire délibérément ignoré
De Mahamat-Saleh Haroun Tchad • 2016 • 1H20 • VOSTF
En 2013, l’arrestation au Sénégal de l’ancien dictateur tchadien Hissein Habré marque la fin d’un long combat pour les survivants du régime. Accompagné par le président de l’Association des victimes du régime d’Hissein Habré, Mahamat Saleh Haroun va à la rencontre des rescapés de cette tragédie qui portent encore les stigmates de l’horreur dans leur chair et dans leur âme… Présenté hors compétition au dernier festival de Cannes, ce film concis et salutairement choquant est un documentaire au sens le plus strict du terme. Mahamat-Saleh Haroun a recueilli la parole des victimes du régime d’Hissène Habré, responsable de l’assassinat de 40 000 Tchadiens et de la détention et de la torture de milliers d’autres entre 1982 et 1990. Ce massacre accompli au vu et au su des puissances tutélaires du régime, les Etats-Unis et la France, a laissé derrière lui des centaines d’infirmes, victimes des sévices infligés par les séides du pouvoir. Mahamat-Saleh Haroun a tourné au Tchad à la veille de l’ouverture, en juillet 2015 à Dakar, du procès d’Hissène Habré, devant un tribunal constitué par l’Union africaine. ⎥ LE MONDE
Film suivi d’un débat en présence de Alioune Badara FALL, Professeur agrégé de Droit public à l’Université de Bordeaux et Thierno Ibrahima Dia, chercheur en arts et critique de cinéma.
Les cartes 5 films et 20 films seront mises en vente à la caisse du cinéma dès le mercredi 16 mars à 14h, aux heures d’ouverture du cinéma (mais en dehors des heures de séance), et le soir jusqu’à 21h.
La grille de la semaine à télécharger