LA CONSPIRATION DU CAIRE
de Tarik SalehGENRE : Thriller - Prix du scénario au Festival de Cannes 2022Suède · 2022 · 1h59 · Vostfr
Avec : Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri
Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.
Après le polar noir au succès international que fut Le Caire Confidentiel en 2017, Tarik Saleh poursuit sa peinture sans fard et ô combien éclairante de la société égyptienne. La Conspiration du Caire suit avec beaucoup d'intensité le destin d'un fils de pêcheur exceptionnellement doué pour comprendre les enjeux de pouvoir auxquels les circonstances vont le confronter. À mi-chemin entre thriller politique à la John Le Carré et intrigue médiévale à la Umberto Eco (versant Le Nom de la Rose, avec ses luttes intestines entre le pouvoir politique et l'autorité religieuse), l'intrigue est des plus contemporaines et se déroule à Al-Azhar, l'université mythique du Caire qui est l'épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Signé Tarik Saleh, le scénario – primé à Cannes – tient du prodige à force de demeurer haletant tout en brassant des considérations pourtant aussi intellectuelles que le pouvoir du savoir, la rivalité des élites politiques et religieuses, la dimension de la foi... Tourné en Turquie, dans la Mosquée Süleymanye d’Istanbul (le cinéaste et citoyen suédois est persona non grata en Égypte), La Conspiration du Caire témoigne d'un génie des décors, dont la puissance graphique sert merveilleusement les enjeux du récit. La mise en scène dose parfaitement l'incarnation de chacun des personnages du film, évitant l'écueil de l'artificialité à une histoire en forme de jeu d'échec à ciel ouvert. Mentions spéciales à la grâce du jeune comédien Tawfeek Barhom (Adam) et au charisme de Fares Fares (le colonel Ibrahim). La Conspiration du Caire n’est pas une critique de l’Islam mais une invitation au voyage pour qui s'intéresse à la place de la foi et de la religion - quelle qu'elle soit. Très architecturé par un montage de plans en scope magnifiques, le film réserve des séquences d'une beauté à couper le souffle ; son élégance sobre sied parfaitement à son revirement final illuminant. Du très beau cinéma. ⎥ Nicolas Milesi
de Tarik SalehGENRE : Thriller - Prix du scénario au Festival de Cannes 2022Suède · 2022 · 1h59 · Vostfr
Avec : Tawfeek Barhom, Fares Fares, Mohammad Bakri
Adam, simple fils de pêcheur, intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l'institution meurt soudainement. Adam se retrouve alors, à son insu, au cœur d'une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.
Après le polar noir au succès international que fut Le Caire Confidentiel en 2017, Tarik Saleh poursuit sa peinture sans fard et ô combien éclairante de la société égyptienne. La Conspiration du Caire suit avec beaucoup d'intensité le destin d'un fils de pêcheur exceptionnellement doué pour comprendre les enjeux de pouvoir auxquels les circonstances vont le confronter. À mi-chemin entre thriller politique à la John Le Carré et intrigue médiévale à la Umberto Eco (versant Le Nom de la Rose, avec ses luttes intestines entre le pouvoir politique et l'autorité religieuse), l'intrigue est des plus contemporaines et se déroule à Al-Azhar, l'université mythique du Caire qui est l'épicentre du pouvoir de l'Islam sunnite. Signé Tarik Saleh, le scénario – primé à Cannes – tient du prodige à force de demeurer haletant tout en brassant des considérations pourtant aussi intellectuelles que le pouvoir du savoir, la rivalité des élites politiques et religieuses, la dimension de la foi... Tourné en Turquie, dans la Mosquée Süleymanye d’Istanbul (le cinéaste et citoyen suédois est persona non grata en Égypte), La Conspiration du Caire témoigne d'un génie des décors, dont la puissance graphique sert merveilleusement les enjeux du récit. La mise en scène dose parfaitement l'incarnation de chacun des personnages du film, évitant l'écueil de l'artificialité à une histoire en forme de jeu d'échec à ciel ouvert. Mentions spéciales à la grâce du jeune comédien Tawfeek Barhom (Adam) et au charisme de Fares Fares (le colonel Ibrahim). La Conspiration du Caire n’est pas une critique de l’Islam mais une invitation au voyage pour qui s'intéresse à la place de la foi et de la religion - quelle qu'elle soit. Très architecturé par un montage de plans en scope magnifiques, le film réserve des séquences d'une beauté à couper le souffle ; son élégance sobre sied parfaitement à son revirement final illuminant. Du très beau cinéma. ⎥ Nicolas Milesi