Le Procès Goldman
de Cédric KahnGENRE : adjugé excellentFrance · 2023 · 1h56 · VF
Avec : Arieh Worthalter, Arthur Harari
En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour braquage à main armée ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle, insaisissable et provocateur…
Après la palme d’or Anatomie d’une chute et avec ce Procès Goldman, décidément les films de procès sont à l’honneur en cette rentrée. Ça tombe bien car dans les deux cas, le pari est tenu, et même au-delà des attentes. Avec Le Procès Goldman, Cédric Khan revient sur une affaire que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Il montre bien comment la mécanique d’un procès est assujettie à des procédures juridiques mais que cette mécanique ne saurait s’affranchir de ce qui fait une époque : ses idéologies et ses préjugés, ses combats, l’intervention des médias, de personnalités notamment intellectuelles, la proximité avec la génération de la guerre et de la Shoah… Et puis un procès, c’est un théâtre, un affrontement avec des personnages et ici ils sont particulièrement haut en couleurs. À commencer par Pierre Goldman lui-même, brillamment interprété par Arieh Worthalter, intelligent, manipulateur, vindicatif et provocateur. C’est quasiment une « bête de prétoire ». À côté de lui, un jeune avocat prometteur, le regretté George Kiejman (interprété avec maîtrise par Arthur Harari). Un George Kiejman qui a accompagné la préparation du film, écrit précisément à partir des comptes rendus du procès historique. Le cinéaste laisse le spectateur avoir son libre arbitre à l’instar des jurés. L’affaire est complexe avec des failles dans l’accusation mais aussi des détails troublants côté défense. Au final, le suivi du procès est passionnant et nous ramène au sens même de la justice. Après un plébiscite à Cannes, un Prix du jury ex æquo aux Vendanges du 7e art de Pauillac (où la compétition était relevée avec Monster, L’Enlèvement, The Old Oak…), le film est promis à un beau succès. ⎥ François Aymé
de Cédric KahnGENRE : adjugé excellentFrance · 2023 · 1h56 · VF
Avec : Arieh Worthalter, Arthur Harari
En novembre 1975, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour braquage à main armée ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle, insaisissable et provocateur…
Après la palme d’or Anatomie d’une chute et avec ce Procès Goldman, décidément les films de procès sont à l’honneur en cette rentrée. Ça tombe bien car dans les deux cas, le pari est tenu, et même au-delà des attentes. Avec Le Procès Goldman, Cédric Khan revient sur une affaire que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître. Il montre bien comment la mécanique d’un procès est assujettie à des procédures juridiques mais que cette mécanique ne saurait s’affranchir de ce qui fait une époque : ses idéologies et ses préjugés, ses combats, l’intervention des médias, de personnalités notamment intellectuelles, la proximité avec la génération de la guerre et de la Shoah… Et puis un procès, c’est un théâtre, un affrontement avec des personnages et ici ils sont particulièrement haut en couleurs. À commencer par Pierre Goldman lui-même, brillamment interprété par Arieh Worthalter, intelligent, manipulateur, vindicatif et provocateur. C’est quasiment une « bête de prétoire ». À côté de lui, un jeune avocat prometteur, le regretté George Kiejman (interprété avec maîtrise par Arthur Harari). Un George Kiejman qui a accompagné la préparation du film, écrit précisément à partir des comptes rendus du procès historique. Le cinéaste laisse le spectateur avoir son libre arbitre à l’instar des jurés. L’affaire est complexe avec des failles dans l’accusation mais aussi des détails troublants côté défense. Au final, le suivi du procès est passionnant et nous ramène au sens même de la justice. Après un plébiscite à Cannes, un Prix du jury ex æquo aux Vendanges du 7e art de Pauillac (où la compétition était relevée avec Monster, L’Enlèvement, The Old Oak…), le film est promis à un beau succès. ⎥ François Aymé