THE FATHER
de Florian ZellerGENRE : DrameGB · 2020 · 1h37 · Vostfr
Avec : Anthony Hopkins, Olivia Colman, Rufus Sewell
THE FATHER raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.
Déjà écrivain et dramaturge français renommé, Florian Zeller est désormais officiellement cinéaste avec ce premier long métrage tiré de sa propre pièce au succès planétaire, créée à Paris en 2012 et qui fait partie d'une trilogie comptant également La Mère et Le Fils. Pour cette nouvelle adaptation cinématographique (après Floride de Philippe Le Guay en 2015), Zeller s'est attaché les services de Christopher Hampton, autre dramaturge et scénariste surdoué, qui, non content d'avoir traduit en anglais bon nombre de pièces de Zeller, connait l'exercice de l'auto-adaptation, avec ses Liaisons dangereuses au théâtre, dont Stephen Frears tira un chef d'œuvre de cinéma en 1988. « Je voulais que The Father soit autant une histoire qu’une expérience » précise Florian Zeller. On ne saurait mieux dire. La transposition de sa pièce, loin de consister en une classique adjonction de scènes inédites ouvertes sur l'extérieur, use génialement de tous les artefacts du cinéma pour servir au spectateur un récit proprement étourdissant sur la démence sénile. Décors, cadrages, lumières, montage, dialogues... Tout s'agence dans un mouvement subtil et diabolique pour traduire visuellement la perte de repères d'Anthony. Ainsi, si le film s’ouvre dans une tonalité qui est presque celle du thriller, sans trop en dire, ce n'est là que le début d'un puzzle troué de fausses pistes et qui n'a pas fini de vous hanter. Anthony Hopkins campe magistralement le rôle qui porte son prénom (dès l'écriture, Zeller rêvait de cet acteur qui « fait partie de notre imaginaire collectif »). Il est poignant jusque dans la scène finale – inoubliable –, non moins qu'Olivia Colman qui incarne admirablement sa fille Anne avec toutes les nuances que le scénario insuffle judicieusement. Les œuvres aussi prodigieuses sont rares. Non seulement The Father vous chavirera, mais il vous parlera si intimement que vous irez peut-être le voir plusieurs fois. ⎥ Nicolas Milesi
de Florian ZellerGENRE : DrameGB · 2020 · 1h37 · Vostfr
Avec : Anthony Hopkins, Olivia Colman, Rufus Sewell
THE FATHER raconte la trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.
Déjà écrivain et dramaturge français renommé, Florian Zeller est désormais officiellement cinéaste avec ce premier long métrage tiré de sa propre pièce au succès planétaire, créée à Paris en 2012 et qui fait partie d'une trilogie comptant également La Mère et Le Fils. Pour cette nouvelle adaptation cinématographique (après Floride de Philippe Le Guay en 2015), Zeller s'est attaché les services de Christopher Hampton, autre dramaturge et scénariste surdoué, qui, non content d'avoir traduit en anglais bon nombre de pièces de Zeller, connait l'exercice de l'auto-adaptation, avec ses Liaisons dangereuses au théâtre, dont Stephen Frears tira un chef d'œuvre de cinéma en 1988. « Je voulais que The Father soit autant une histoire qu’une expérience » précise Florian Zeller. On ne saurait mieux dire. La transposition de sa pièce, loin de consister en une classique adjonction de scènes inédites ouvertes sur l'extérieur, use génialement de tous les artefacts du cinéma pour servir au spectateur un récit proprement étourdissant sur la démence sénile. Décors, cadrages, lumières, montage, dialogues... Tout s'agence dans un mouvement subtil et diabolique pour traduire visuellement la perte de repères d'Anthony. Ainsi, si le film s’ouvre dans une tonalité qui est presque celle du thriller, sans trop en dire, ce n'est là que le début d'un puzzle troué de fausses pistes et qui n'a pas fini de vous hanter. Anthony Hopkins campe magistralement le rôle qui porte son prénom (dès l'écriture, Zeller rêvait de cet acteur qui « fait partie de notre imaginaire collectif »). Il est poignant jusque dans la scène finale – inoubliable –, non moins qu'Olivia Colman qui incarne admirablement sa fille Anne avec toutes les nuances que le scénario insuffle judicieusement. Les œuvres aussi prodigieuses sont rares. Non seulement The Father vous chavirera, mais il vous parlera si intimement que vous irez peut-être le voir plusieurs fois. ⎥ Nicolas Milesi