Le Syndrome des amours passées

Le Syndrome des amours passées

Le Syndrome des amours passées

Réalisateur(s) : Ann Sirot, Raphaël Balboni
Acteur(s) : Lucie Debay, Lazare Gousseau, Florence Loiret-Caille
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h28
Synopsis : Rémy et Sandra n’arrivent pas à avoir d’enfant car ils sont atteints du “Syndrome des Amours Passées”. Pour guérir, il n’y a qu’une seule solution : il doivent recoucher une fois avec tou.te.s leurs ex.

Après leur très singulier Une vie démente (en 2021), Ann Sirot et Raphaël Balboni, le tandem belge d’auteurs-réalisateurs inspirés, proposent un deuxième long-métrage tout aussi décalé. Dès le postulat de départ du Syndrome des amours passées – joyeusement absurde – le ton est donné d’une comédie qui va directement aller appuyer là où ça fait mal : « Nous avons pris deux piliers de l’hétéronormativité, l’exclusivité sexuelle et la reproduction, et nous les avons dressés l’un contre l’autre » expliquent les cinéastes avec gourmandise. Empreint d’une sincérité absolument charmante, leur film travaille à bousculer une certaine « monoculture du schéma familial » mais sans lourdeur démonstrative et avec un plaisir communicatif. C’est que leur mise en scène s’autorise bien des méandres, depuis les métaphores les plus délirantes (les scènes de sexe allient joie, humour et poésie comme rarement au cinéma) jusqu’aux digressions narratives les moins naturalistes. Certaines séquences tiennent en effet de l’installation plastique d’art contemporain, illustrant dans un style pertinent des espaces mentaux que Sandra et Rémy, les deux héros de cette fable, vont ouvrir et découvrir au fur et à mesure de leur réflexion. Pour autant, la forme singulière que prend le récit à certains moments n’amenuise en rien les enjeux que le film interroge, tant les comédiens incarnent à merveille la folie douce de certaines situations. Lucie Debay (déjà au casting d’Une vie démente) et Lazare Gousseau forment un couple dont la répartie sensible fait mouche. Les comédiens improvisent dans des scènes aux bases scénarisées, en en révélant, par leur seul talent, la puissance comique ; le montage achevant de rythmer le fou-rire du spectateur. À leurs côtés, citons Nora Hamzawi et Florence Loiret-Caille qui s’illustrent dans des séquences d’anthologie. Bref, ne craignez pas le symptôme principal de ce Syndrome des amours passées : un rire empreint de roboratives prises de conscience. ⎥ Nicolas Milesi

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