À peine j’ouvre les yeux

À peine j’ouvre les yeux

À peine j’ouvre les yeux

Réalisateur(s) : Leyla Bouzid
Acteur(s) : Baya Medhaffar, Ghalia Benali, Montassar Ayari
Genre(s) : Drame
Origine : France, Belgique, Tunisie
Durée : 1h42
Synopsis : Tunis, été 2010, quelques mois avant la Révolution, Farah 18 ans passe son bac et sa famille l’imagine déjà médecin… mais elle ne voit pas les choses de la même manière. Elle chante au sein d¹un groupe de rock engagé. Elle vibre, s’enivre, découvre l’amour et sa ville de nuit contre la volonté d’Hayet, sa mère, qui connaît la Tunisie et ses interdits.

« Il y avait une atmosphère spéciale cet été-là, le sentiment que quelque chose allait finalement exploser » raconte la réalisatrice Leyla Bouzid. Dans un climat de délation, de menace et de surveillance policière, Farah, la fougueuse actrice Baya Medhaffer, à la chevelure aussi indomptable qu’elle-même, se révèle une véritable tornade. Rebelle, impétueuse rockeuse, elle interprète des chansons engagées, souvent subversives, dans un groupe underground qui commence à percer en Tunisie et se fait l’écho de la frustration d’une jeunesse avide de liberté. Ce film vitaminé, énergique, à la musique ensorcelante, ne repose pas que sur la performance de la magnifique Baya Medhaffer. La caméra alerte de Sebastian Goepfert, toujours en mouvement, notamment lors des concerts trépidants du groupe, les chansons aux textes poétiques très forts « Tel l’oiseau de nuit, je vois des gens détruits, leurs fusils sont chargés, leurs chiens sont enragés… » écrits sur des compositions rock de l’Irakien Khyam Allami, les rapports tendus de la fille impulsive, souvent inconsciente, tiraillée entre son groupe et sa mère Harfet, qui veut la protèger, en font un film saisissant, au rythme effréné. Le spectateur est captivé, emporté par la beauté furieuse de ce premier long métrage de Leyla Bouzid (lauréate de plusieurs festivals internationaux – Venise, Toronto-) et de son intrépide héroÏne. Ode à la liberté, à la musique, à la Tunisie, à l’énergie de la jeunesse, À peine j’ouvre les yeux ouvre une fenêtre d’espoir sur le printemps arabe à travers la musique que même une dictature n’a pu museler. ⎥ HÉLÈNE HANUSSE

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