Baccalauréat, prix de la mise en scène Cannes 2016, c’est tout simplement du grand ci- néma. Qui vous captive, qui vous ballade, qui vous fait réfléchir. Cristian Mingiu, palme d’or pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours, auteur du terrible drame monastique Au-delà des collines, fait une troisième fois une démonstration de sa puissance créative : des per- sonnages étoffés, incertains, ambivalents, remplis de défauts mais que l’on apprécie quand même ; un scénario qui se déroule comme une pelote de laine impossible à arrêter et un traitement moral fin et pertinent de bout en bout. Qu’est-on prêt à faire pour l’avenir de ses enfants ? A se trahir ? A tricher ? Et peut-on vraiment réussir en trichant ?
Cristian Mingiu éclaire les chemins de la corruption, cette tentation et ses pièges qui mène à une forme de damnation. Baccalauréat n’est pas un énième film sur le sujet. Par la rigueur de sa construction et des arguments qu’il aligne un à un, il est une formidable démonstra- tion, une sorte de fable moderne qui, en creux, fait un sacré éloge de l’honnêteté. LE film de décembre. ⎥ François Aymé
BACCALAURÉAT
Réalisateur(s) : Cristian Mungiu
Acteur(s) : Adrian Titieni, Maria Drăguș, Lia Bugnar
Genre(s) : Drame
Origine : Roumanie, France, Belgique
Durée : 2h8
Synopsis : Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en œuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c’est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu’il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions…