Banzo est une exploration poignante et réaliste du passé colonial portugais en Afrique et de ses conséquences. En plongeant le spectateur dans l’atmosphère oppressante de l’époque, le scénario, habilement construit, questionne les récits eurocentrés. La photographie, signée Acácio de Almeida, capture magnifiquement les paysages luxuriants de l’île tout en soulignant la dureté des conditions de vie des travailleurs. Les plans longs et contemplatifs permettent de ressentir pleinement l’isolement et le désespoir des personnages. La mise en scène, à la fois sobre et puissante, évite les excès dramatiques pour se concentrer sur la réalité brute des événements.
« Lorsque j’ai commencé à écrire le film, j’avais déjà passé quelques années à faire des recherches sur les plantations – en l’occurrence celles qui existaient à São Tomé et Príncipe, ancienne colonie portugaise. […] Toutes ces lectures m’ont révélé un monde de violence banalisée où les relations humaines prennent des formes extrêmement complexes. Ce qui m’intéressait, et que j’ai essayé de recréer dans le film, c’était cette dimension où les systèmes d’exploitation de la terre et des hommes détruisent et piègent clairement, physiquement et moralement, tous ceux qui y participent, volontairement ou involontairement. » – Margarida Cardoso