BIENVENUE À SUBURBICON

BIENVENUE À SUBURBICON

BIENVENUE À SUBURBICON

Réalisateur(s) : GEORGE CLOONEY
Acteur(s) : Matt DAMON, Julianne MOORE, Oscar ISAAC
Genre(s) : Comédie
Origine : USA
Durée : 1h46
Synopsis : Suburbicon est une paisible petite ville résidentielle aux maisons abordables et aux pelouses impeccablement entretenues, l’endroit parfait pour une vie de famille. Durant l’été 1959, tous les résidents semblent vivre leur rêve américain dans cette parcelle de paradis. Pourtant, sous cette apparente tranquillité, entre les murs de ces pavillons, se cache une réalité tout autre faite de mensonge, de trahison, de duperie et de violence... Bienvenue à Suburbicon.

Bienvenue à Suburbicon, c’est le cinéma américain comme on l’aime : drôle et féroce à la fois. Une satire politique qui prend à rebrousse-poil l’image triomphante de l’Amérique des années 50, pour rappeler le re- vers de la médaille : la virulence et la violence du racisme au quotidien, l’hypocrisie ambiante derrière les façades et les conventions, la cor- ruption voire la collusion avec le monde criminel ou mafieux. Il faut dire que Suberbicon réunit d’une certaine manière la dream team du cinéma américain : George Clooney derrière la camera qui s’impose ici comme un contempteur énergique de l’Amérique de Trump ; les frères Coen, au- teurs du scenario « jeu de massacre » écrit dans leurs jeunes années ; Matt Damon qui n’hésite pas à démolir son image et enfin Julianne Moore qui joue à merveille un double rôle. Le scénario, entre démesure, ex- cès et emballement impromptu, qui cible la bêtise, le faux-conformisme moral et la cruauté est à ranger en bonne place entre le fameux Blood Simple et le mémorable Fargo. On comprend que dans le contexte ac- tuel George Clooney ait tenu à s’en emparer. Du début à la fin, on se dit que la charge est corrosive, dévastatrice et même caricaturale. Mais les scènes de harcèlement raciste font malheureusement écho à la fois au film Detroit et à l’actualité récente (manifestations de l’extrême-droite), le déferlement de violence nous renvoie à la récente hécatombe de Las Vegas qui n’a provoqué aucun début de remise en cause de la vente libre des armes, etc, etc… Dernier sacrilège des auteurs : la famille n’est pas « forcément » l’ultime refuge, elle peut même concentrer tous les dan- gers. Suburbicon secoue l’Amérique, son image, ses spectateurs. Pour notre plaisir horrifique.⎥ FRANÇOIS AYMÉ

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