Bird

Bird

Bird

Réalisateur(s) : Andrea Arnold
Acteur(s) : Barry Keoghan, Franz Rogowski, Nykiya Adams, Jason Buda, James Nelson-Joyce
Genre(s) : drame
Origine : France, Grande-Bretagne, U.S.A., Allemagne
Durée : 1h58
Avertissement : Tout public avec avertissement
Synopsis : À 12 ans, Bailey vit avec son frère Hunter et son père Bug, qui les élève seul dans un squat au nord du Kent. Bug n'a pas beaucoup de temps à leur consacrer et Bailey, qui approche de la puberté, cherche de l'attention et de l'aventure ailleurs.

La presse évoque parfois Ken Loach pour décrire le cinéma d’Andrea Arnold. C’est ne pas voir la poésie singulière dont la Britannique fait preuve – et plus que jamais avec ce dernier opus. À la fois récit d’un passage à l’âge adulte et portrait d’une jeune adolescente depuis sa banlieue désargentée du Kent (la région natale de la cinéaste), Bird sublime un réalisme social déjà vu ailleurs – avec Fish Tank par exemple, qui valut à Arnold le Prix du jury à Cannes en 2009 – par une forme qui favorise la dimension subjective de la narration menée par la jeune Bailey (elle-même pourvoyeuse de nombreuses prises de vues réalisées avec son téléphone portable), osant parfois le fantastique dans un cinéma qui jusqu’ici n’y avait jamais eu recours. Comme si l’âpreté du réel décrit n’était finalement supportable qu’à travers ce prisme. Dans l’univers défavorisé qui est celui de Bailey, circonscrit de terrains vagues sillonnés par une jeunesse bigarrée et sans perspectives, borné de plages grises à l’horizon barré par les éoliennes offshore, deux personnages fantasques surplombent son quotidien brutal : son père Bug (magnifiquement campé par Barry Keoghan) empêtré dans le fardeau d’une paternité juvénile, et Bird, figure totémique, aussi furtive qu’un courant d’air, à laquelle le fantastique Franz Rogowski prête sa silhouette gracile et son regard enfantin. Situés aux deux pôles d’un monde dans lequel les femmes craignent pour leur vie sous les coups de leur compagnon et où les enfants en bas âge se retrouvent livrés à eux-mêmes, Bug et Bird sont ceux qui rassurent Bailey quant à la réalité de son existence (« Personne n’est personne » lui susurre-t-on) dans un quotidien où la violence peut effacer les individus dans une indifférence généralisée. Patiné par les prises de vue sur pellicule, le film œuvre à consoler Bailey (touchante Nykiya Adams) d’une inquiétude très légitime en multipliant les détours poétiques : que ce soient les tags réconfortants qu’elle croise dans la grande ville (« Don’t you worry ! » / Ne t’inquiète pas !) ou encore cet incessant bestiaire égrené tout au long du film (fait de mouettes, de chevaux, de papillons et autres corbeaux…), imposant tranquillement une réalité plus paisible – celle, muette, des animaux. Avec Bird, Andrea Arnold poursuit un cinéma magnifiquement humaniste qui, au-delà d’un style plein d’une belle allure, regarde avec sensibilité dans des directions par beaucoup d’autres négligées. – Nicolas Milesi

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Date : Dimanche 26 Janvier
Heure : 20:40
Version : VO
Salle : Salle 3
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Date : Mardi 28 Janvier
Heure : 16:00
Version : VO
Salle : Salle 2
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