Martin Provost s’intéresse aux portraits d’artistes et au processus de la création (Séraphine, Violette) mais surtout il brosse souvent de très beaux portraits de femme. Ici, plutôt que la longue vie souvent chaotique d’un couple fusionnel, organisée en trois grandes périodes de 1893 à 1942, ce qui émerge avec force c’est encore la personne de Marthe, magnifiquement incarnée par Cécile de France, en femme passionnée et jalouse, confrontée aux autres femmes qui gravitent autour du maître : Mysia, fantasque Anouk Grimberg, mécène et amie du peintre, et Renée, Stacy Martin, parfaite en jeune maîtresse amoureuse. Trois périodes, trois lieux de vie, chacun avec son atmosphère singulière : la chambre atelier à Paris, lieu de la naissance de la passion, au milieu du tourbillon de vie artistique et mondaine de cette fin du siècle ; la maison au bord de la Seine, non loin de Giverny et de Monnet, l’ami très proche (émouvant André Marcon) avec la présence essentielle de l’eau, symbole d’une vie libérée de contraintes ; la maison du Cannet, dans le sud, pour une fin de vie apaisée malgré l’apparition de la maladie. Mais toujours une magnifique lumière qui baigne certaines scènes et magnifie les décors naturels. ⎥ Michèle Hédin

BONNARD, PIERRE ET MARTHE
Réalisateur(s) : Martin Provost
Acteur(s) : Cécile de France, Vincent Macaigne, Stacy Martin
Genre(s) : Historique, Biopic, Romance
Origine : France
Durée : 2h2
Synopsis : Pierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…