Cemetery of splendour

Cemetery of splendour

Cemetery of splendour

Réalisateur(s) : Apichatpong Weerasethakul
Acteur(s) : Jenjira Pongpas, Banlop Lomnoi…
Genre(s) : objet politique hors-norme
Origine : Thaïlande / Grande-Bretagne / France / Allemagne / Malaisie
Durée : 2h2
Synopsis : Des soldats atteints d’une mystérieuse maladie du sommeil sont transférés dans un hôpital provisoire. Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Iui, un beau soldat auquel personne ne rend visite.

L’artiste plasticien et cinéaste Apichatpong Weerasethakul – récipiendaire-surprise de la Palme d’or 2010 avec Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) – n’a pas varié d’un iota l’invitation au voyage que chacun de ses films fait au public. Une sorte de trip bouddhique dispensateur de divines langueurs, un chant poétique lent, sourd et foisonnant lancé sous les ramures de jungles psychotropes, traversé d’animaux bizarres, de maladies tropicales, de saillies érotiques, de lumières d’outre-monde. Sans doute moins envoûtant que les opus précédents de cet étincelant cinéaste, Cemetery of Splendour semble vouloir nous envoyer quelques nouvelles allégoriques d’un pays qui vit sous le régime du coup d’Etat endémique depuis un demi-siècle, et qui se tient aujourd’hui encore sous la coupe d’un gouvernement légitimé par la force des armes. (…) Telles ces lampes phosphorescentes au chromatisme changeant, baignant les dormeurs dans la nuit, il faut croire que le film de Weerasethakul veut étendre sur son pays cette si douce lumière. Il faut également croire que la jambe abîmée de l’héroïne – interprétée par sa fidèle actrice et inspiratrice Jenjira Pongpas Widner – figure une sorte de carte charnelle, douloureuse et couturée, de la Thaïlande, en quête d’une urgente réparation. – LE MONDE

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