Cessez le feu d’Emmanuel Courcol était le film le plus romanesque (dans la sélection du festival NDLR) tant dans l’écriture du scénario que dans la réalisation. Il traite des dégâts d’après guerre d’une façon intime. J’ai eu le sentiment que je lisais un très bon roman. Chaque image était nécessaire, chaque image racontait quelque chose, faisait avancer l’histoire. Chaque personnage était minutieusement travaillé. L’interprétation de Romain Duris était grandiose, celles de Céline Salette, de Julie-Marie Parmentier magnifiques mais le jeu de Grégory Gadebois est juste inoubliable. Le plus jeune des frères meurt. Il devient le fils merveilleux dont la mort domine la maison familiale. George, le plus fort, va vers la vie, s’exile en Afrique pour s’éloigner du passé, de la guerre, de la mort. Marcel, lui, rompt avec le langage, avec le son et vit dans les limbes. Il se quitte et survit comme il peut. Car quelque part il sait qu’il n’est pas aussi fort que son frère, qu’il ne pourrait à nouveau renouer totalement avec la vie. Revenir à la vie, pour Marcel, renouer avec le langage, avec le son, avec le passé, c’est renouer avec la guerre, et donc avec la mort. Nous avons beaucoup beaucoup aimé ce film, qui, aura, je l’espère, un grand accueil.
⎥ CHAHDORTT DJAVANN, Présidente du jury fiction du DERNIER Festival du Film d’Histoire (dans lequel le film était en compétition)

CESSEZ-LE-FEU
Réalisateur(s) : Emmanuel Courcol
Acteur(s) : Romain Duris, Céline Sallette, Grégory Gadebois
Genre(s) : Drame
Origine : France, Belgique
Durée : 1h43
Synopsis : 1923. Georges, héros de 14 fuyant son passé, mène depuis quatre ans une vie nomade et aventureuse en Afrique lorsqu'il décide de rentrer en France. Il y retrouve sa mère et son frère Marcel, invalide de guerre muré dans le silence. Peinant à retrouver une place dans cet Après-guerre où la vie a continué sans lui, il fait la rencontre d'Hélène, professeure de langue des signes avec qui il noue une relation tourmentée...