Absolument irréductible à l’exotisme de son origine – pour les européens que nous sommes –, ce premier long métrage d’un jeune cinéaste ouzbek finit par résonner intimement pour l’ensemble de ses contemporains. « Pour moi, ce récit plonge au cœur de la transformation des générations » déclare Shokir Kholikov. À la fois scénariste, réalisateur et monteur, il orchestre un minutieux huis clos à ciel ouvert dans la cour d’une ferme, fait de plans attentifs et d’une élégante sobriété. Au rythme insidieux des jours qui s’égrènent, à force d’y observer leurs laconiques échanges, on se prend de beaucoup d’affection pour ce couple dont la complicité est bien plus enracinée qu’il n’y paraît. Leurs gestes ancestraux mélangent leur noblesse avec de plus triviales et modernes préoccupations – comme allumer une gazinière sans se brûler ou domestiquer une télécommande. L’ensemble est à la fois drôle et d’une grande délicatesse, avant que de témoigner de l’inquiétante et grandissante absurdité d’un monde : le nôtre. – Nicolas Milesi

Dimanches
Réalisateur(s) : Shokir Kholikov
Acteur(s) : Abdurakhmon Yusufaliyev, Roza Piyazova
Origine : Ouzbékistan
Durée : 1h37
Synopsis : Un couple de paysans âgés vit paisiblement dans un petit village de la campagne ouzbek où il travaille la laine. Peu à peu, son existence se voit bouleversée par les sollicitations de ses deux fils, qui insistent pour faire pénétrer la technologie chez eux malgré leurs réticences - et avec une idée derrière la tête : démolir la vieille maison qu'ils habitent pour en construire une nouvelle, afin que le plus jeune fils, ayant réussi à l'étranger, puisse en faire sa résidence secondaire...
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