DOGMAN

DOGMAN

Réalisateur(s) : Matteo Garrone
Acteur(s) : Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Alida Baldari Calabria
Genre(s) : Policier, drame
Origine : Italie
Durée : 1h42
Synopsis : Dans une banlieue déshéritée, Marcello, toiletteur pour chiens discret et apprécié de tous, voit revenir de prison son ami Simoncino, un ancien boxeur accro à la cocaïne qui, très vite, rackette et brutalise le quartier. D’abord confiant, Marcello se laisse entraîner malgré lui dans une spirale criminelle. Il fait alors l’apprentissage de la trahison et de l’abandon, avant d’imaginer une vengeance féroce...

« De Matteo Garrone, on se souvient évidemment de Gomorra (2008) avec le maestro Toni Servillo, terrifiante chronique mafieuse adaptée du livre de Roberto Saviano, interprétée en dialecte napolitain par quelques gâchettes locales, Prix du jury à Cannes. L’avant et l’après sont certes moins connus en France. L’Étrange Monsieur Peppino (2002) et Tale of Tales (2015) témoignent en tout cas du tropisme napolitain de ce Romain de naissance (1968), de son goût consommé de la violence far- cesque et de la monstruosité, en un mot de son appétence baroque pour une satire saignante de son si beau pays. Vieille tradition locale. Marcello toilette donc les toutous de cette ville maritime hideuse et blafarde, non identifiée mais qu’on subodore périphérique à Naples, amoncellement architectural apocalyptique, où périclitent des jardins d’enfants dévo- rés par la rouille. Tourbe, plomb, grisaille, misère : amoureux de l’Italie riante, passez votre chemin. Or, un jour, Simoncino, récemment libéré, vient frapper à la porte de Marcello […] car ce dernier se livre, pour ar- rondir les fins de mois étiques que lui procure son activité de toiletteur canin, au trafic léger de stupéfiants. […] Mais de quel pays lointain nous parle donc ici Matteo Garrone ? Du sien sans doute, où les deux partis vainqueurs des dernières élections législatives italiennes sont le parti populiste M5S et la Ligue d’extrême droite. Plus largement peut-être de notre continent, où l’ombre totalitaire progresse chaque jour, enrégi- mentant partout les Simoncino. Autant aller voir dès que possible la farce macabre de Garrone pour savoir exactement, si ça continue comme ça, ce qui nous attend. » ⎥ Le Monde

Partager