Palmé d’or et reconnu par ses pairs, Gus Van Sant multiplie les ruptures et les périodes, livrant avec la même intégrité des feel good movies initiatiques (Will Hunting), des œuvres épurées (Gerry, Elephant) et des biopics (Harvey Milk). C’est à ce dernier genre qu’appartient Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot. […] Un héros alcoolique qui ne manque pas de devenir tétraplégique à la suite d’un fatal accident d’automobile, mais a été abandonné par sa mère dès sa naissance, retrouve une partie de mobilité, puis revient à la sobriété et à une riche vie affective ; il rencontre le succès dans son art. En plus, c’est une histoire vraie et un éloge des Alcooliques Anonymes. Combien de fois entendrons-nous : « *Je m’appelle *** et je suis alcoolique » et en guise d’au revoir : « Bois de l’eau !* » ? Tout semblait présager une pieuse jérémiade. Gus Van Sant a réussi l’impossible : transformer un classique de la pleurnicherie en une œuvre encourageante, pleine de vitalité, d’élévation, de joie. Il triomphe ainsi de deux préjugés. Le premier affirme que les bons sentiments nuisent au style. Le second suppose que la compassion. ⎥ Positif
DON’T WORRY, HE WON’T GET FAR ON FOOT
Réalisateur(s) : Gus Van Sant
Acteur(s) : Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Jack Black
Genre(s) : Drame
Origine : USA
Durée : 1h53
Synopsis : Même après avoir failli mourir dans un accident de la route lors d’une nuit de beuverie avec son ami Dexter (Jack Black), John Callahan (Joaquin Phoenix) n’a pas la moindre intention d’arrêter de boire. Il finit pourtant par suivre une cure de désintoxication, soutenu par sa compagne (Rooney Mara) et un mentor charismatique (Jonah Hill), et se découvre alors un don inattendu… Il crée des dessins à l’humour noir, satirique et insolent, qui lui vaudront un succès international dès leur publication dans la presse. En dessinant, Callahan découvre une nouvelle manière de voir la vie… Tiré d’une histoire vraie, ce film poignant, incisif et drôle sur la rédemption, le pardon et le pouvoir de guérison de l’art est adapté de l’autobiographie de John Callahan et réalisé par Gus Van Sant.