DOULEUR ET GLOIRE

DOULEUR ET GLOIRE

DOULEUR ET GLOIRE

Réalisateur(s) : Pedro Almodóvar
Acteur(s) : Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Penélope Cruz
Genre(s) : Drame
Origine : Espagne
Durée : 1h52
Synopsis : Douleur et Gloire raconte une série de retrouvailles après plusieurs décennies, certaines en chair et en os, d’autres par le souvenir, dans la vie d’un réalisateur en souffrance. Premières amours, les suivantes, la mère, la mort, des acteurs avec qui il a travaillé, les années 60, les années 80 et le présent. L’impossibilité de séparer création et vie privée. Et le vide, l’insondable vide face à l’incapacité de continuer à tourner.

Décidément Pedro Almodovar joue de malchance avec le Festival de Cannes ! Nommé à plusieurs reprises depuis 1999 avec Tout sur ma mère, puis Volver (2006), Étreintes brisées (2009), La Piel que habito (2011) et Julieta (2016), il n’a cette année encore pas eu l’heur de convaincre le Jury. Sans mettre en doute les qualités de Parasite, la Palme d’or de Bong Joon -ho qui, aux dires de beaucoup, la mérite amplement, on pouvait espérer que Douleur et Gloire apporte enfin la récompense suprême au réalisateur. Loin des sentiments exacerbés auxquels il nous avait habitués, il nous fait vivre la lente renaissance d’un personnage qui lui ressemble comme un frère : de la résurrection des souvenirs de son enfance – dont les images surgissent, non comme des flashbacks mais au détour de sensations d’abandon, dans une piscine ou lors de prises répétées d’héroïne – à sa crise d’inspiration puis à sa renaissance en tant qu’auteur, il se livre à une introspection mélancolique et apaisée. Impossible ici de séparer la vie privée, avec ses souffrances multiples et la révélation de ce qui fut son premier émoi sexuel, du désir de création sous toutes ses formes.
Pour ce qui est des interprètes, Penelope Cruz en mère Courage et Antonio Banderas en alter ego d’Almodovar, ils sont bouleversants de justesse et de délicatesse. La fluidité de la mise en scène et la sobriété du ton sont au service de scènes bouleversantes d’humanité. Du très grand Almodovar pour une mise en abyme d’une œuvre entière ! ⎥ Michèle Hédin

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