Avec le regard aiguisé et le talent que nous lui connaissons (No avait ouvert avec brio le Festi- val du Film d’hHstoire en 2012), Pablo Larraín revient encore une fois sur l’histoire de son pays. Quatre hommes vivent dans une maison isolée au bord de la mer tout au sud du Chili. Chacun d’eux porte un secret, une faute à expier. Une femme encore jeune fait fonction de mère-au- bergiste, de gouvernante et elle aussi a à se faire pardonner… Pour autant, aucun d’entre eux ne reconnait ses erreurs et tous se sont refugiés dans le plus parfait déni. L’arrivée d’un cinquième homme brise l’équilibre précaire et le récit peut débuter. Le spectateur n’est pas au bout de ses surprises (le scénario est constamment imprévisible) : à travers l’enquête sur ces quatre pauvres pêcheurs conduite par un beau jésuite, Larrain l’invite à pénétrer les non-dits, les refoulements de l’un des piliers de la bonne société chilienne. Sans cynisme, sans carica- ture (ses personnages existent), mais avec une précision au scalpel, Pablo Larrain questionne le Chili d’après Allende et Pinochet : le diagnostic est glaçant. Brillant ! ⎥JEAN-MARIE TIXIER
El Club
Réalisateur(s) : Pablo Larraín
Acteur(s) : Alfredo Castro, Roberto Farías, Antonia Zegers
Genre(s) : Drame
Origine : Chili
Durée : 1h37
Synopsis : Dans une ville côtière du Chili, des prêtres marginalisés par l’Eglise vivent ensemble dans une maison. L’arrivée d’un nouveau pensionnaire va perturber le semblant d’équilibre qui y règne.