« Avec Elephant Man, son deuxième long-métrage après l’expérimental Eraserhead (1977), le réalisateur américain David Lynch entre de plein fouet dans la légende du cinéma. Hymne poi- gnant à la tolérance et au respect de la dignité humaine, ce mélodrame atypique dans la car- rière du cinéaste vaut également pour l’interprétation de ses acteurs, les remarquables Anthony Hopkins (Le Silence des agneaux) et John Hurt (Alien), méconnaissable sous son maquillage. Nominé huit fois aux Oscars, lauréat du César du meilleur film étranger, Elephant Man
reste un chef- d’œuvre inégalé dans l’histoire du 7e art, d’une beauté et d’une pudeur rarement atteintes. L’acte de naissance d’un immense cinéaste !
Dès le lancement du projet, David Lynch sait qu’il veut tourner son film en noir et blanc – comme c’était déjà le cas pour Eraserhead. Non pour des considérations purement esthétiques, mais par souci de coller le plus possible à l’at- mosphère de l’époque, le Londres de la période victorienne.«C’était un choix, à cause de l’ambiance, l’industrie, la fumée, les petites rues sombres », explique le réalisateur. Elephant Man est célèbre pour son noir et blanc métal- lique tout en contrastes, et pour ses multiples nuances de gris qui renvoient à l’atmosphère si particulière de la ville, avec son bien-nommé London fog. Les décors ne sont pas les seuls à refléter le climat de cette société en pleine révolution industrielle, la bande-son s’y mêle aussi par le biais de bruits répétitifs qui font planer une menace sourde sur cet environnement et sur John Merrick en particulier, « anomalie » de ce monde. Mais cette atmosphère presque réaliste est constamment contrebalancée par l’onirisme de Lynch, dès les premières images du film, et un climat de mystère et de suspense s’installe alors que l’œuvre progresse. »
Carlotta Films

ELEPHANT MAN
Réalisateur(s) : David Lynch
Acteur(s) : Anthony Hopkins, John Hurt, Anne Bancroft
Genre(s) : Drame
Origine : USA
Durée : 2h5
Synopsis : Londres, 1884. Le chirurgien Frederick Treves découvre un homme complètement défiguré et difforme, devenu une attraction de foire. John Merrick, " le monstre ", doit son nom de Elephant Man au terrible accident que subit sa mère. Alors enceinte de quelques mois, elle est renversée par un éléphant. Impressionné par de telles difformités, le Dr. Treves achète Merrick, l'arrachant ainsi à la violence de son propriétaire, et à l'humiliation quotidienne d'être mis en spectacle. Le chirurgien pense alors que " le monstre " est un idiot congénital. Il découvre rapidement en Merrick un homme meurtri, intelligent et doté d'une grande sensibilité.