Fanon

Enfin une fiction dédiée à Frantz Fanon, figure pionnière et emblématique de l’anticolonialisme via ses écrits fondateurs : Peau noire, masques blancs et Les damnés de la terre. C’est justement au moment clé de la rédaction de ce dernier ouvrage que le cinéaste Jean-Claude Barny s’est intéressé à l’engagement de Frantz Fanon. Nous sommes entre 1953 et 1961, Frantz Fanon est d’abord psychiatre à l’hôpital de Blida. Il analyse le racisme systémique à l’œuvre dans la société coloniale franco-algérienne qu’il dénoncera avec force dans ses écrits. Prenant parti pour l’indépendance algérienne, il noue des contacts étroits avec le FLN. Parallèlement, il renouvelle les thérapies psychiatriques respectant notamment les spécificités de la culture algérienne. Il sera également confronté aux effets traumatiques de la torture sur les tortionnaires eux-mêmes. C’est dire si les enjeux de ce Fanon sont considérables. Respectueux des faits, le films est porté par un excellent casting, avec au premier chef Alexandre Bouyer, dans le rôle titre, Deborah François dans celui de son épouse Josie et Stanislas Merhar dans celui du sergent Rolland. Une page d’histoire passionnante qui entre en résonance avec une actualité où les tensions franco-algériennes sont toujours aussi loin de l’apaisement. – François Aymé