Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau

Réalisateur(s) : Gints Zilbalodis
Genre(s) : Animation
Origine : Lettonie, France, Belgique
Durée : 1h25
Tous publics
Synopsis : Un chat se réveille dans un univers envahi par l'eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d'autres animaux. Mais s'entendre avec eux s'avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l'eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s'adapter au nouveau monde qui s'impose à eux.

Flow coule à rebours. Les productions du cinéma d’animation issues des grands studios sont le plus souvent bavardes, soumises à un rythme frénétique car exclusivement dévolues à un jeune public considéré comme difficile à captiver ; les enjeux narratifs nécessitent des explications préalables et les animaux s’y expriment comme des humains.

Flow est un choc esthétique pensé par un cinéaste autodidacte qui signe ici son second long métrage en forme de fable ô combien immersive et réalisé pour la première fois de sa courte carrière avec le concours d’une équipe au diapason. Le synopsis du film demeure énigmatique – cette inondation mystérieuse des paysages – sans jamais frustrer pour autant, tellement la richesse de la métaphore invite à bien des interprétations. Gints Zilbalodis propose des décors dignes des films de Miyazaki au sein desquels un onirisme se déploie dans une animation envoûtante. Et puis, tout initiatique qu’en soit le récit, Flow n’est finalement pas l’odyssée d’un héros seul et guidant les autres. Ce sont bien cinq animaux magnifiquement disparates et complémentaires qui se retrouvent compagnons d’infortune. Nullement doués de parole, leur anthropomorphisme se limite à quelques gestes dans certaines situations et les sons qu’ils expriment proviennent de prises sonores réalisées dans la nature : le résultat est stupéfiant, rendant le film compréhensible d’une manière presque purement sensitive. Si Flow décrit la funeste possibilité d’un monde duquel les hommes sont absents (malgré quelques mystérieuses traces éparses de civilisation), le film est en même temps l’illustration poétique de ce qui fait civilisation. Émaillée de reflets d’animaux dans les flaques d’eau, la narration visuelle de Flow compose un miroir humaniste, puissamment évocateur.  – Nicolas Milesi

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