uelques semaines après la sortie sur les écrans d’American Sniper (Clint Eastwood), le dernier film d’Andrew Niccol met à son tour en scène les tourments d’un soldat engagé dans la guerre américaine post-11 septembre. Pilote de ligne reconverti en pilote de drone, Tommy Egan ôte chaque jour des dizaines de vies afghanes depuis une confortable base américaine à des milliers de kilomètres des théâtres d’opération. Envahi par un sentiment de lâcheté qu’il aura de plus en plus de mal à supporter, le héros se fait en outre la voix d’une dénonciation des moyens d’action employés dans cette lutte sans pitié contre le terrorisme : les instances américaines ne contribuent-elles pas à créer une guerre sans fin ? Comment décemment justifier le principe d’auto-défense préventive ? On ne s’étonnera pas que le film n’ait reçu aucun appui de l’armée américaine. Ethan Hawke, dont l’interprétation toute en retenue traduit la crise qui se joue en son personnage, est épaulé par la jolie performance de Zoé Kravitz. Servi par une réalisation solide et saisissante, Good Kill ne manquera pas de susciter réflexions et controverses, ainsi que l’a souligné son acteur principal : « Good Kill va faire polémique et c’est tant mieux ». – Audrey Pailhès

Good kill
Réalisateur(s) : Andrew Nicol
Acteur(s) : Ethan Hawke, Zoë Kravitz, Bruce Greenwood…
Genre(s) : film de guerre 2.0
Origine : USA
Durée : 1h42
Synopsis : Le Commandant Tommy Egan, pilote de chasse reconverti en pilote de drone, combat douze heures par jour les Talibans derrière sa télécommande, depuis sa base, à Las Vegas. De retour chez lui, il passe l’autre moitié de la journée à se quereller avec sa femme, Molly et ses enfants. Tommy remet cependant sa mission en question. Ne serait-il pas en train de générer davantage de terroristes qu’il n’en extermine ? L’histoire d’un soldat, une épopée lourde de conséquences.