« Venez en compétition à Cannes et repartez avec une Palme d’or. Reve- nez en compétition à Cannes et repartez avec une deuxième Palme d’or. Revenez encore en compétition à Cannes et… En triomphant avec Le Ruban blanc (2009) puis Amour (2012), Michael Haneke s’est retrouvé dans la position du singe savant sommé de refaire toujours mieux son numéro. Et il a dit non. C’est la première bonne nouvelle apportée par Happy End : le cinéaste autrichien est toujours une forte tête. Il résiste. Au lieu de prétendre se surpasser lui-même, il se rassemble, embrasse ce qu’il est à travers un film rétrospectif qui renvoie à toute son œuvre, sans insistance et même avec une forme de légèreté. Le « Happy » du titre ne ment pas : il y a de la joie. Et pourtant, il ne s’agit que de fins en tous genres. Sur quel pied danser ? On hésite. Haneke, lui, se jette à l’eau. C’est l’affiche de son film : une mer très bleue. Qui sera le décor d’un sui- cide. Sous le signe de cette cruauté caustique, attendez- vous aussi à une ouverture qui rappelle ce dont l’auteur de Benny’s Video (1992) est capable. […] De la part d’un cinéaste qui a souvent répliqué à la violence du monde par une violence magistrale – et à l’occasion sentencieuse –, la décontraction de ce nouveau film peut troubler. Sous la gravité, on n’y trouve que légèreté. Pas de damnation pour les bourgeois de Calais ! Leurs vies sont mortifères mais restent dérisoires. » ⎥ TÉLÉRAMA
HAPPY END
Réalisateur(s) : Michael Haneke
Acteur(s) : Jean-Louis Trintignant, Isabelle Huppert, Mathieu Kassovitz, Toby Jones, Nabiha Akkari
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h50
Synopsis : "Tout autour le Monde et nous au milieu, aveugles." Instantané d'une famille bourgeoise européenne.