« Enfant, dit le réalisateur Rabah Ameur- Zaïmeche, j’avais deux héros : Mandrin et Jésus. Ce sont deux figures fondatrices sur lesquelles je me suis construit. ». Et il ajoute, ce qui ne laissera pas de surprendre : « À mes yeux, il (Judas) porte le plus beau prénom du monde. Littéralement, il signifie « Je suis Juif », « Je suis l’autre ». Réhabilitation donc de Judas, au nom d’un œcuménisme qu’on ne peut que louer chez cet Algérien issu d’une tribu berbère, de ces « Berbères qui, avant d’être islamisés, ont dû être animistes, juifs, chrétiens et donatistes. ». Le réalisateur condamne dans la même rencontre « le nouvel antisémitisme (…) (qui) n’a rien à voir avec l’antisémitisme chrétien. » Le film, tourné dans l’Est algérien, dans la région de Biskra et dans les Aurès, se veut le fruit de vastes lectures fictionnelles et historiques. Paysages splendides des Aurès, chants et musique arabes : est-on encore vraiment en Palestine ? Le réalisateur a cru bon de donner un autre contexte à des paroles célèbres, n’hésitant pas à faire de Jésus un être de mystère et de Judas un fidèle compagnon. Certes le réalisateur et sa scénariste ont cédé – comme tant d’autres – à la tentation de trouver du nouveau et de donner une autre lecture des Evangiles, ce qui est leur droit. On regrette seulement que Judas, dont en principe le film raconte l’histoire, ne joue qu’un faible rôle dans le film. Ce qui n’enlève rien à la beauté de celui-ci et à la sincérité du réalisateur. Claude Aziza
Histoire de Judas
Réalisateur(s) : Rabah Ameur-Zaïmeche
Acteur(s) : Nabil Djedouani, Rabah Ameur-Zaïmeche…
Genre(s) : BIBLIQUE
Origine : France
Durée : 1h35
Synopsis : Après un long jeûne, Jésus rejoint les membres de sa communauté, soutenu par son disciple et intendant, Judas. Son enseignement sidère les foules et attire l’attention des grands prêtres et de l’autorité romaine. Peu avant son arrestation, Jésus confie une ultime mission à Judas...