Les Indes Galantes, c’est d’abord l’opéra-ballet de Rameau, synthèse du raffinement romantique et de la mode orientaliste du siècle de Louis XV. C’est ensuite en 2017 un court-métrage de l’artiste Clément Cogitore, qui orchestre la rencontre entre la pièce baroque et les danses urbaines. Un geste prolongé par la mise en scène de l’intégralité de l’oeuvre sur la scène de l’Opéra Bastille. Et c’est enfin ce documentaire magistral, témoin du processus et du fruit de ce travail, preuve émouvante et salutaire de la fécondité des circulations artistiques et de la modernité des grandes œuvres. Mais aussi de la puissance des artistes, qui allient ici leurs exigences dans un unisson magnifique. Plus qu’une cohabitation artistique, une rencontre entre des êtres. Si l’art peut ériger des murs invisibles, établir des zones d’accès réservés, c’est encore le meilleur moyen de les effacer, de se comprendre et se respecter. C’est là tout le propos du film de Philippe Béziat, qui fait enfin apparaître l’art et le cinéma tels qu’ils sont : pleinement essentiels. ⎥ Audrey Pailhès

INDES GALANTES
Réalisateur(s) : Philippe Béziat
Acteur(s) : Acteurs inconnus
Genre(s) : Documentaire, opéra
Origine : France
Durée : 1h48
Synopsis : C’est une première pour 30 danseurs de hip-hop, krump, break, voguing… Une première pour le metteur en scène Clément Cogitore et pour la chorégraphe Bintou Dembélé. Et une première pour l’Opéra de Paris. En faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique, ils réinventent ensemble le chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes. Des répétitions aux représentations publiques, c’est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons : une nouvelle génération d’artistes peut-elle aujourd’hui prendre la Bastille ?