J’AI PERDU MON CORPS

J’AI PERDU MON CORPS

J’AI PERDU MON CORPS

Réalisateur(s) : Jérémy Clapin
Acteur(s) : Hakim Faris, Victoire Du Bois, Patrick d'Assumçao
Genre(s) : Animation - Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Origine : France
Durée : 1h21
Synopsis : A Paris, Naoufel tombe amoureux de Gabrielle. Un peu plus loin dans la ville, une main coupée s’échappe d’un labo, bien décidée à retrouver son corps. S’engage alors une cavale vertigineuse à travers la ville, semée d’embûches et des souvenirs de sa vie jusqu’au terrible accident. Naoufel, la main, Gabrielle, tous trois retrouveront, d’une façon poétique et inattendue, le fil de leur histoire...

À Paris, Naoufel tombe amoureux de Gabrielle. Un peu plus loin dans la ville, une main coupée s’échappe d’un labo, bien décidée à retrouver son corps. S’engage alors une cavale vertigineuse à travers la ville, semée d’embûches et des souvenirs de sa vie jusqu’au terrible accident. Naoufel, la main, Gabrielle, tous trois retrouveront, d’une façon poétique et inattendue, le fil de leur histoire…
Œuvre magistralement construite, J’ai perdu mon corps repose sur une horlogerie scénaristique adaptée par Guillaume Laurant à partir de son propre roman, Happy Hand. Fidèle de l’œuvre de Jean-Pierre Jeunet, ce scénariste aguerri a trouvé dans le talent du réalisateur Jérémy Clapin (également co-scénariste) le partenaire idéal ; ensemble, ils livrent un récit obnubilé par les souvenirs de ses protagonistes et dont la poésie traduit magnifiquement tout ce que les séparations ont d’amèrement irréductible. Primé à Cannes et au festival du film d’animation d’Annecy, J’ai perdu mon corps porte haut la puissance évocatrice de l’art de l’animation et la richesse de son potentiel narratif. On pourrait citer un des personnages du film pour qualifier cette œuvre audacieuse, dont le travail sur le son et la musique (envoûtante, signée Dan Levy) est tout aussi ciselé : « Un truc complètement imprévisible et irrationnel. » Etonnamment, on s’identifie parfaitement à cette main coupée en quête de son corps perdu, peut-être parce que le merveilleux de cette histoire ne se départie pas d’une trivialité saisissante – celle de la grande ville et de sa rudesse – oscillant entre épreuves angoissantes et souvenirs d’un passé idyllique. L’histoire morcelée du jeune Naoufel, reconstituée peu à peu par la magie du cinéma sous nos yeux, touche au cœur : le film de Jérémy Clapin parvient à réunifier la plénitude idéalisée de l’enfance perdue avec l’acceptation de ce que la vie implique de séparations. Du cinéma d’animation à son meilleur. ⎥ Nicolas Milesi

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