JEUNE FEMME

JEUNE FEMME

JEUNE FEMME

Réalisateur(s) : Léonor Serraille
Acteur(s) : Laetitia Dosch, Grégoire Monsaingeon, Souleymane Seye Ndiaye
Genre(s) : Comédie dramatique
Origine : France, Belgique
Durée : 1h37
Synopsis : Un chat sous le bras, des portes closes, rien dans les poches, voici Paula, de retour à Paris après une longue absence. Au fil des rencontres, la jeune femme est bien décidée à prendre un nouveau départ. Avec panache.

La Bataille de Solférino (2013), Les Malheurs de Sophie (2015), Mon roi (2015), Jours de France (2016)… Quelle que soit l’importance de ses rôles au cinéma, on avait remarqué depuis quelques années la présence magnétique et protéiforme de la comédienne Laetitia Dosch. Sa puis- sance de jeu et sa vitalité n’ont pas échappé à Léonor Serraille, qui, avec Jeune femme, taille une œuvre enfin à la mesure de cette personnalité lumineuse et (très) attachante. Omniprésente, Laetitia Dosch y incarne Paula, un personnage en rupture amoureuse et en proie aux rejets à ré- pétition. Elle erre dans un Paris morose – ni hostile, ni accueillant – qui n’a à offrir que les espaces fragmentés de la grande ville, avec leurs ren- contres et leurs possibles initiations pour qui a le courage de s’y frotter – et de s’y blesser.
Paula est-elle en perdition ? Ou bien a-t-on affaire à une ballade initia- tique tant cette narration paraît d’abord occupée à fuir le défaitisme ? Tout le suspense du film est là, au final si puissant parce que résolu d’une manière intimiste. C’est la belle magie de Jeune femme que de faire un bien fou avec peu d’artifices, à travers le récit d’un courage ja- mais porté en étendard, faisant de nous les témoins émus d’une liberté lourde à faire advenir. Au début du film, dans une logorrhée stupéfiante, Paula amuse autant qu’elle agace. À la fin de Jeune femme, son regard vairon condense les innombrables émotions qu’elle a suscitées tout au long de son histoire. Elle est bouleversante et, accessoirement, nous met en face du plus beau plan de cinéma de l’année. Une Caméra d’Or ô combien méritée. ⎥ NICOLAS MILESI

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