JOYLAND

JOYLAND

JOYLAND

Réalisateur(s) : Saim Sadiq
Acteur(s) : Ali Junejo, Alina Khan, Sania Saeed
Genre(s) : Drame
Origine : Pakistan
Durée : 2h6
Synopsis : A Lahore, Haider et son épouse, cohabitent avec la famille de son frère au grand complet. Dans cette maison où chacun vit sous le regard des autres, Haider est prié de trouver un emploi et de devenir père. Le jour où il déniche un petit boulot dans un cabaret, il tombe sous le charme de Biba, danseuse sensuelle et magnétique. Alors que des sentiments naissent, Haider se retrouve écartelé entre les injonctions qui pèsent sur lui et l’irrésistible appel de la liberté.

Tel Pasolini qui, dans Théorème, immergeait son Visiteur dans la famille bourgeoise italienne de 1968, Saim Sadiq met Biba, une femme trans, sur le chemin de Haider et c’est toute une organisation sociale qui va se mettre à vaciller. Premier long métrage de ce jeune réalisateur pakistanais, Joyland (prix du Jury Un Certain Regard et la Queer Palm 2022) célèbre des liens inattendus dans une société pakistanaise extrêmement patriarcale – dans laquelle, paradoxalement, les femmes trans sont très visibles et très importantes. La coexistence, bien qu’elle soit superficielle, existe bel et bien. Elles ont toujours été là. Avant la colonisation britannique, elles avaient un meilleur statut social précise le réalisateur qui a porté son film durant de longues années. Si Joyland pourrait nous faire loucher du côté du statut social lui aussi abîmé des Mahu et des Rae Rae dans la Polynésie française, il demeure le spectacle tragi-comique d’une société qui érige l’hypocrisie en règle de vie. Absolument tous les personnages de cette histoire ferraillent avec un dogme sociétal qui les aliène à côté de leurs pompes. Exotique ? Pas tant que ça. Et passionnément édifiant. ⎥ Nicolas Milesi

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