JUDY

JUDY

JUDY

Réalisateur(s) : Rupert Goold
Acteur(s) : Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock
Genre(s) : Biopic
Origine : Royaume-Uni
Durée : 1h58
Synopsis : Hiver 1968. La légendaire Judy Garland débarque à Londres pour se produire à guichets fermés au Talk of the Town. Cela fait trente ans déjà qu’elle est devenue une star planétaire grâce au Magicien d’Oz. Judy a débuté son travail d’artiste à l’âge de deux ans, cela fait maintenant plus de quatre décennies qu’elle chante pour gagner sa vie. Elle est épuisée. Alors qu’elle se prépare pour le spectacle, qu’elle se bat avec son agent, charme les musiciens et évoque ses souvenirs entre amis ; sa vivacité et sa générosité séduisent son entourage. Hantée par une enfance sacrifiée pour Hollywood, elle aspire à rentrer chez elle et à consacrer du temps à ses enfants. Aura-t-elle seulement la force d’aller de l’avant ?

Judy n’est pas à proprement parler un biopic de Judy Garland. Il s’attache à nous faire vivre la dernière tournée musicale de Judy à Londres avec quelques flashes back sur le mémorable tournage du Magicien d’Oz. La scène d’ouverture du film, justement, s’ouvre sur le plateau de Victor Fleming. Elle est saisissante. Qu’est-ce qu’un plateau de cinéma pour une petite fille désignée star ? Un enfer. La perte totale de sa liberté et de sa normalité. Rupert Goold excelle dans ce regard critique sur la machine hollywoodienne exigeant tous les sacrifices pour « fabriquer » une star modèle, belle, sachant chanter, danser, parler avec éloquence qui deviendra une véritable planche à tickets de cinéma.
Mais le britannique Rupert Goold est avant tout un homme de scène et de théâtre et cela se voit à l’écran. Il restitue avec émotion le trac, l’électricité d’une salle, les caprices de dernière minute, la tension et puis enfin cette intensité qui, laborieusement mais irrémédiablement, finit par surgir. Il rend hommage au crépuscule triste et attachant de cette star rongée par l’alcool et la solitude, prête néanmoins à montrer qu’elle garde au fond d’elle même un reste de génie, de caractère et de culot. Renée Zellweguer est aussi transfigurée que Judy elle-même. Elle revient d’Hollywood avec son Oscar de meilleure actrice. Une récompense pleinement méritée. ⎥ François Aymé

Partager