« De cabane en péage, de la cuisine jusqu’aux toilettes, le documentaire entre dans l’intimité des gilets jaunes. Spécialistes du film social, Gilles Perret et François Ruffin – qui a obtenu un César pour Merci patron ! – sont en empathie avec Loïc, Khaled, Cindy, Carine, Denis, Marie et tous les autres. Et comment ne pas l’être devant des récits de vie parfois douloureux, des visages marqués et des corps meurtris, dans certains cas. Plusieurs fois, les témoignages expriment un sentiment de “honte” mais ils laissent aussi entrevoir un espoir. Le plaisir d’être ensemble, de ne plus être isolé : “la fraternité qui est dans la devise, on la retrouve sur les ronds-points”, “on est une famille”, “la pudeur ne devenait plus impudique”. La prise de conscience du sens de l’action : “je me documente, j’ai ouvert la Constitution”, “c’est une petite porte ouverte, on a envie de retourner aux urnes”.
Le film est triste parfois, mais drôle aussi, grâce à la repartie et l’imagination de ces inconnus. François Ruffin veut se mettre au second plan mais n’y parvient pas toujours, comme lorsqu’il participe à la barricade d’un péage ou règle ses comptes avec Emmanuel Macron, dont il endosse le costume dans un jeu de rôles avec un maire ardéchois. Ce film qui n’aborde pas la question des manifestations, des violences et de l’action des forces de l’ordre se veut surtout un plaidoyer pour le “bonheur”. “Ce soleil, vous y avez tous droit”, dit François Ruffin à Marie sur une plage populaire près de Montpellier. Cette jeune mère pleure et chante, d’abord seule et touchante, puis avec les musiciens du groupe Au p’tit bonheur la chanson qui avait fait en 1991 leur succès : “J’veux du soleil”. » ⎥ La Croix
J’VEUX DU SOLEIL
Réalisateur(s) : François Ruffin, Gilles Perret
Acteur(s) : Sans acteur connus
Genre(s) : Documentaire
Origine : France
Durée : 1h16
Synopsis : "J'ai changé les plaquettes de frein et le liquide de refroidissement. 350 € chez Norauto..." C'est parti pour un road-movie dans la France d'aujourd'hui! Avec leur humour et leur caméra, Gilles Perret et François Ruffin traversent le pays: à chaque rond-point en jaune, c'est comme un paquet-surprise qu'on ouvrirait. Qu'est-ce qui va en sortir ? Des rires ou des larmes ? De la tendresse ou de la colère ? De l'art ou du désespoir ? Les deux compères nous offrent des tranches d'humanité, saisissent cet instant magique où des femmes et des hommes, d'habitude résignés, se dressent et se redressent, avec fierté, avec beauté, pour réclamer leur part de bonheur.