Trois ans après Mustang, Deniz Gamze Ergüven livre son deuxième long-métrage, cette fois en langue anglaise. Avec un casting prestigieux, elle propose un regard vif et poignant sur les émeutes de 1991 à Los Angeles, sans s’interdire de passer de la tragédie à la comédie. Déroutant ? Mais dans un climat si anxiogène, n’est-il pas salvateur de désamorcer les tensions sans pour autant en oublier l’essentiel ? Rythmé par nombre d’images d’archives, Kings use de tous les codes d’une Amérique schizophrène, flirtant avec le danger, rêvant d’espoir et de meilleur, incapable de faire cohabiter ses différentes facettes et néanmoins tellement fascinante… Ainsi s’incarnent Millie, Jesse, Nicole… pétris de conflits (en premier lieu ceux qui se jouent en eux-mêmes), d’injustices et de violences et pourtant si forts, si lumineux et si vivants. Même si le sujet est encore d’une brûlante actualité, même si cette chronique est inspirée de faits réels, Kings n’est pas un simple témoignage, c’est du cinéma ! ⎥ Julia Pereira
KINGS
Réalisateur(s) : Deniz Gamze Ergüven
Acteur(s) : Daniel Craig, Halle Berry et Rachel Hilson
Genre(s) : Drame
Origine : USA, France
Durée : 1h30
Synopsis : 1992, dans un quartier populaire de Los Angeles. Millie s’occupe de sa famille et d’enfants qu’elle accueille en attendant leur adoption. Avec amour, elle s’efforce de leur apporter des valeurs et un minimum de confort dans un quotidien parfois difficile. A la télévision, le procès Rodney King bat son plein. Lorsque les émeutes éclatent, Millie va tout faire pour protéger les siens et le fragile équilibre de sa famille.