Vienne 1907. Klimt vient d’achever le portrait d’Adèle Bloch-Bauer, grande bourgeoise de l’intelligentsia juive, dont le salon est le rendez-vous du tout Vienne culturel.
Vienne 1999. Maria Altmann (magnifiquement interprétée par Helen Mirren), nièce d’Adèle et dont toute la famille est morte dans les camps, tente avec un jeune avocat au nom illustre – c’est le petit –fils d’Arnold Schönberg – de récupérer ce tableau volé par les Allemands (pourquoi dit-on toujours pudiquement : les Nazis ?). Mais l’Autriche résume d’assumer son passé et de restituer son trésor national.
Marie Altmann contre l’État autrichien. Fille de victimes contre fils de bourreaux. Procès emblématique, alors que des milliers d’œuvres volées dorment encore dans les caves des musées, avec l’aval de cyniques et cupides conservateurs. Mais ici la justice, en 2006, a triomphé, cinq ans avant la mort de Maria. La Femme au tableau est un beau et grave film de Simon Curtis, auquel on a eu parfois la cuistrerie de reprocher quelques lourdeurs. Qu’importe. Le devoir de mémoire –ni oubli, ni pardon- impose d’aller le voir. ⎥Claude Aziza

La Femme au tableau
Réalisateur(s) : Simon Curtis
Acteur(s) : Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl…
Genre(s) : Drame
Origine : USA, Grande Bretagne
Durée : 1h50
Synopsis : Une réfugiée juive octogénaire fait appel à un avocat pour récupérer des œuvres d’art, dont un tableau de Gustav Klimt, qui appartiennent à sa famille.