Tourné clandestinement, La Femme qui en savait trop est un acte de courage autant qu’un beau film de cinéma. Réalisé par Nader Saeivar, aujourd’hui en exil comme bon nombre de cinéastes iraniens, son troisième long métrage bouleverse par sa force politique et fascine par sa galerie de personnages féminins. Ce récit intergénérationnel – une fille, une mère, une grand-mère – a conquis le public à la Mostra de Venise 2024 (Prix du Public Orizzonti). Pour toutes les trois, la danse symbolise un acte de révolte et une manière d’échapper au contrôle des esprits. Les premières minutes ouvrent le film avec une magnifique danse traditionnelle, entre amies, au sein d’une école de danse pour femmes ; alors que les dernières clôturent l’œuvre d’une autre manière, avec une danse-manifeste, libératrice et dévoilée, dans la rue, aux yeux de tous, s’inspirant du mouvement « Femme, Vie, Liberté ». Le scénario et le montage sont signés par Jafar Panahi, figure majeure du cinéma iranien dont les arrestations et assignations à résidence n’ont jamais eu raison de son obstination. (On a hâte de vous faire découvrir en salle en octobre sa Palme d’or 2025 : Un simple accident.) Ensemble et en se plaçant du côté du peuple luttant pour sa liberté, Panahi et Saeivar livrent une observation nécessaire d’un système qui bâillonne la parole des artistes et des femmes. – Alix Daul
La Femme qui en savait trop
Réalisateur(s) : Nader Saeivar
Acteur(s) : Maryam Boubani, Nader Naderpour, Abbas Imani, Ghazal Shojaei, Hana Kamkar
Genre(s) : drame
Origine : Autriche, Allemagne
Durée : 1h40
Synopsis : En Iran, Tarlan, professeure de danse à la retraite, est témoin d'un meurtre commis par une personnalité influente du gouvernement. Elle le signale à la police qui refuse d'enquêter. Elle doit alors choisir entre céder aux pressions politiques ou risquer sa réputation et ses ressources pour obtenir justice.
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