Ce qui aurait pu n’être qu’une énième histoire de « papa poule », comédie un peu mièvre ou relation pleine de tensions, prend avec Erwan Le Duc une dimension singulière, explorant avec finesse et humour ces rapports père-fille : tous deux grandissent ensemble, entre les impératifs de la vie au
quotidien, les contraintes professionnelles du premier et les aléas sentimentaux de l’un et de l’autre. Les dialogues sont savoureux, les situations souvent cocasses, même si parfois surgit une certaine gravité. Mené tambour battant par un Nahuel Pérez Biscayart toujours en mouvement, entre Buster Keaton et Pierre Étaix, le récit fait la part belle à tous les personnages. Émouvant, lunaire avec son allure d’éternel adolescent, l’acteur fournit encore une fois une superbe prestation face à Céleste Brunnquell – révélée au grand public grâce à son rôle de nageuse dans la série En Thérapie – ici lumineuse de candeur et de maturité. Les personnages secondaires sont tout aussi attachants et désopilants, qu’il s’agisse de Mohammed Louridi, l’amoureux de la jeune fille, poète acrobate, ou de Noémie Lvovsky, maire désabusée qui part en vrille. On rit, on est ému, on sort heureux. ⎥ Michèle Hédin

LA FILLE DE SON PÈRE
Réalisateur(s) : Erwan Le Duc
Acteur(s) : Nahuel Perez Biscayart, Céleste Brunnquell, Maud Wyler
Genre(s) : Drame, Comédie
Origine : France
Durée : 1h31
Synopsis : Etienne a vingt ans à peine lorsqu'il tombe amoureux de Valérie, et guère plus lorsque naît leur fille Rosa. Le jour où Valérie les abandonne, Etienne choisit de ne pas en faire un drame. Etienne et Rosa se construisent une vie heureuse. Seize ans plus tard, alors que Rosa doit partir étudier et qu’il faut se séparer pour chacun vivre sa vie, le passé ressurgit.