La Llorona confirme tout le talent de Jayro Bustamante. Il a pensé sa fresque sur la société guatémaltèque comme un tryptique (débuté avec Ixcanul et Tremblements). C’est dans ce dernier opus qu’il se confronte à l’histoire de la manière la plus frontale, avec le procès d’un général de la dictature. Mais le film quitte rapidement le tribunal pour confiner le général génocidaire et sa famille dans leur demeure, encerclée par des manifestants qui protestent contre le verdict. Loin de s’arrêter là, il convoque la mythologie latino-américaine avec la figure de la Llorona : qui est donc cette jeune domestique d’origine maya qui accepte d’entretenir la maison d’un tortionnaire ? Bustamante n’a pas peur de convoquer les codes du film de genre. Nombreux sont les fantômes qui viennent hanter cette famille, confrontée à la quête de la vérité et au poids de la culpabilité. ⎥ Victor Courgeon

LA LLORONA
Réalisateur(s) : Jayro Bustamante
Acteur(s) : María Mercedes Coroy, Sabrina de La Hoz, Julio Diaz
Genre(s) : Thriller
Origine : Guatemala
Durée : 1h37
Synopsis : La Llorrona : seuls les coupables l’entendent pleurer. Selon la légende, la Llorona est une pleureuse, un fantôme qui cherche ses enfants. Aujourd’hui, elle pleure ceux qui sont morts durant le génocide des indiens mayas. Le général, responsable du massacre mais acquitté, est hanté par une Llorona. Serait-ce Alma, la nouvelle domestique ? Est-elle venue punir celui que la justice n’a pas condamné ?