La loi du marché

La loi du marché

La loi du marché

Réalisateur(s) : Stéphane Brizé
Acteur(s) : Vincent Lindon…
Genre(s) : Entre Ken Loach et les frères Dardenne
Origine : France
Durée : 1h33
Synopsis : À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

Le nouveau film de Stéphane Brizé devrait faire parler de lui. À la croisée du cinéma de Ken Loach et des frères Dardenne, l’auteur de Je ne suis pas là pour être aimé nous propose un film âpre, tendu. Avec un savant mélange de ténacité et de lassitude, Vincent Lindon y incarne ce chômeur en bout de course qui va, in fine, retrouver une place de surveillant dans la grande distribution. Après avoir subi « la loi du marché », il devra « collaborer » et la faire subir aux autres. La force et la vérité qui se dégagent du film viennent de ces nombreux face à face, filmés de trois-quart, où en quelques phrases le destin de quelqu’un se joue, où l’on sent que les dés sont pipés. Stéphane Brizé sait faire durer ces moments de tension, d’affrontement, où les chômeurs, les petits salariés, les petits clients des banques sentent confusément le piège, l’arnaque, l’hypocrisie et résistent pied à pied aux rhétoriques bien rodées. On serait bien évidemment tenté de considérer que Stéphane Brizé force le trait. Mais une petite voix nous rappelle le cas de ces caissières licenciées pour avoir mangé une pomme du magasin sur leur lieu de travail ou pour avoir utilisé des bons de réduction réservés aux clients. Ou encore ces séries éloquentes de suicides au travail. L’auteur se coltine à l’envers du décor de notre société de consommation. Il le fait avec conviction, justesse et précision du trait. Il est admirablement servi par Vincent Lindon, décidément à l’aise dans les rôles populaires. Les autres interprètes, tous méconnus, sont également parfaits. Assurément un des grands films du mois de mai. – françois aymé

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