Qu’un film soit irracontable est généralement bon signe. Mais, pour ce qui est de La Niña de fuego, il est même recommandé de ne pas seulement essayer d’en résumer l’intrigue ou d’en désigner le sujet : au spectateur de voir apparaître, selon le rythme souhaité par Carlos Vermut, les pièces qui composent le film et semblent ne devoir jamais s’assembler. On suit le trajet d’une jeune épouse (interprétée par Barbara Lennie) dont le mari est richissime, contrainte de se livrer à d’énigmatiques et très rémunératrices «séances», le parcours d’un prof de lettres au chômage dont la petite fille…, ou encore l’aventure d’un enseignant qui redoute de sortir de prison au motif qu’il risquerait de se trouver en présence de la jeune épouse dont le mari…
La narration est conduite avec une virtuosité qui la rend captivante, les personnages sont dessinés à la perfection et servis par des comédiens idéalement choisis. L’apparition inattendue, dans un appartement plongé dans l’obscurité, d’une fillette costumée en princesse de manga vous fait dresser les poils. Bref, La Niña de fuego s’impose comme la révélation majeure de cet été. Et même, peut-être, de l’année. ⎥ LE NOUVEL OBS

La Nina de Fuego
Réalisateur(s) : Carlos Vermut
Acteur(s) : José Sacristán, Bárbara Lennie, Luis Bermejo…
Genre(s) : Drame ⎥Avertissement
Origine : Espagne
Durée : 2h7
Synopsis : Bárbara est une belle femme vénéneuse et psychologiquement instable, que son mari tente de contenir. Damiàn n’ose pas sortir de prison de peur de la revoir. Luis veut la faire chanter mais ne réalise pas encore qu’il joue avec le feu. Le trio se retrouve plongé dans un tourbillon de tromperies où la lutte entre la raison et la passion tourne à la guerre des nerfs…