La Nuit venue

Note d’intention du réalisateur : « Ce qui m’attirait au premier chef dans cette romance était qu’elle se déroule de nuit. J’ai longtemps été un noctambule, j’aime Paris la nuit : c’est un moment où la norme se mélange à la marge, et cela conduit à des rencontres qui ne pourraient pas se produire le jour, qui est plus clivant. Nous avons alors enquêté avec Nicolas Journet (co-scénariste) auprès de taxis de nuit et une légende urbaine revenait régulièrement dans les témoignages : la mafia chinoise équiperait de faux taxis et exploiterait des hommes en les mettant au volant. Cela a créé immédiatement un désir de fiction. C’était une véritable matière de film noir. […] Le cinéma noir est un genre que j’affectionne car il permet d’être à la croisée de plusieurs thèmes. Sous couvert d’intrigues criminelles, ce sont souvent des films qui portent un regard sur l’époque, sur la société, sur l’humain. Dans un film noir, la trame est une sorte de « Cheval de Troie » et c’est une idée qui me plaît. Par ailleurs, on y trouve traditionnellement une esthétique marquée, un rythme particulier : c’est un cinéma introspectif. J’avais envie de respecter une forme de classicisme du genre tout en ancrant La Nuit venue dans une contemporanéité, en traitant de sujets de notre temps. Je n’ai donc pas fait un film d’action, même s’il en comporte, mais un film qui joue sur des variations de tempo : au départ très atmosphérique puis s’accélérant à mesure que le récit avance et que le protagoniste file vers son destin. » ⎥ Frédéric Fanucci