LA RUSE

LA RUSE

LA RUSE

Réalisateur(s) : John Madden
Acteur(s) : Colin Firth , Matthew Macfadyen , Kelly Macdonald
Genre(s) : Guerre , Drame , Historique
Origine : USA
Durée : 2h8
Synopsis : 1943. Les Alliés sont résolus à briser la mainmise d’Hitler sur l’Europe occupée et envisagent un débarquement en Sicile. Mais ils se retrouvent face à un défi inextricable car il s’agit de protéger les troupes contre un massacre quasi assuré. Deux brillants officiers du renseignement britannique, Ewen Montagu et Charles Cholmondeley, sont chargés de mettre au point la plus improbable – et ingénieuse – propagande de guerre… qui s’appuie sur l’existence du cadavre d’un agent secret !

Les adaptations de faits réels au cinéma sont si courantes que l’on peut douter d’être encore surpris ou impressionnés par des récits retraçant des épisodes historiques, surtout lorsqu’ils concernent des périodes aussi bien connues et documentées que la Seconde Guerre mondiale. C’est toutefois ce qu’accomplit ce captivant film d’espionnage qui retrace en détail la concrétisation d’une entreprise de manipulation des services secrets allemands par les Alliés, dont l’envergure, les risques et les conséquences pour la suite du conflit en font une matière passionnante. Celle-ci reprend vie par l’entremise de remarquables comédiens britanniques menés par l’excellent Colin Firth, dont la longévité dans le cinéma d’outre-manche force le respect. Sous la direction de John Madden (Shakespeare in love, Indian Palace), parfois taxée d’académisme, le récit avance habilement sans jamais perdre en rythme ou intensité, grâce au souffle du climat de guerre qui imprègne la mise en scène et au suspense ludique installé par la description des rouages de l’imposture à grande échelle mise en branle. Le scénario adapte adroitement le livre de Ben Macintyre qui dévoilait les dessous de la réalisation de ce plan spectaculaire, presque difficilement crédible s’il n’était historiquement avéré : à la puissance de fantasme que recèle le monde de l’espionnage se superpose pour le spectateur l’exaltation du fait réel. Le film fait d’ailleurs entrer en jeu des réflexions sur la frontière entre réalité et fiction, et ses corollaires comme l’artifice ou l’illusion, d’autant que se mêlent au récit des références à James Bond elles-mêmes issues de la rencontre entre fiction et réalité. Dans la lignée des réussites du genre comme Imitation Game ou Les Heures sombres, La Ruse est un solide divertissement bien mené et interprété, qui captive et émeut en faisant la lumière sur un chapitre fascinant de l’Histoire et ses acteurs de l’ombre. | Audrey Pailhès

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