Amour est un film doux et tranquille comme la lumière du soir à la mi-août sur Oslo, comme le ferry qu’emprunte les personnages dans un va-et-vient narratif qui vient ponctuer le récit de manière originale. Des personnages joliment dessinés, particulièrement attachants, totalement imprévisibles, très très loin des archétypes que l’on nous sert à tout bout de champ. Et ça fait du bien de faire leur connaissance. De suivre (avec un sens certain de l’ellipse sexuelle) leurs expériences amoureuses, plus ou moins aventureuses, en quête de plaisir oui, mais surtout de rencontres. Avides de chercher, pas forcément de trouver. Ce n’est pas pour rien que les deux protagonistes principaux sont médecin et infirmier. Ils sont dans l’attention à l’autre. Alors, on les écoute. Car ils aiment parler, se confier, comme ça, spontanément, librement. Chacun dans sa démarche sentimentale et ses propres codes. Loin des injonctions et des jugements hâtifs. Pur une fois, la musique est discrète, elle vient juste donner de l’ampleur aux paysages norvégiens et apporter quelques respirations opportunes. Les acteurs sont beaux et simples à la fois, bourrés de charme, avec une mention spéciale pour Andrea Braein Hovig qui éclaire le film avec une grande assurance et une liberté salvatrice.
– François Aymé