Pour sa première sélection au Festival de Cannes, Cédric Klapisch propose un film d’époques, au pluriel, puisqu’il choisit deux moments d’effervescence. Le premier se découvre à travers le regard d’Adèle, jeune normande découvrant un Paris en pleine révolution industrielle et culturelle : quand la Tour Eiffel était encore rouge, quand les impressionnistes offraient une nouvelle façon de voir, et surtout, quand le cinéma naissait… Le deuxième moment se place en 2024, époque où les images abondent, notamment sur les réseaux sociaux. La Venue de l’avenir questionne avec subtilité notre rapport au temps, à la mémoire et à ce que nous projetons vers demain. En écho aux premiers balbutiements de l’image animée, la mise en scène joue avec ses codes : fantaisiste, poétique, elle convoque Méliès et Lumière. Pour incarner toute cette famille, on prend plaisir à revoir la troupe fétiche d’acteurs de Klapisch mais aussi à découvrir de nouveaux visages comme celui de Suzanne Lindon, délicate dans le rôle d’Adèle, ou Abraham Wapler, incarnant parfaitement la nouvelle génération. (Mention spéciale pour Cécile de France, hilarante, en historienne de l’art !) Enfin, La Venue de l’avenir ne se contente pas de raconter deux époques mais nous invite à les regarder autrement.
Alix Daul