Deuxième film de Brigitte Sy après Les mains libres (qui parlait déjà d’un amour emprisonné… le sien !), 4 ans de préparation, 26 jours de tournage comme une évidence, une urgence, à dire, à éprouver, à partager… Tout est là. Dans ce téléscopage de temporalités irréconciliables, tant pour la cinéaste que pour ses personnages, à l’amour empêché par les prisons. Dans un noir et blanc racé, en écran très large, une équipe inspirée a permis d’éclairer le récit révolté d’Albertine et de rendre sensible la douceur de Julien, la rudesse de l’époque (Guerre d’Algérie) et la volonté farouche de s’émanciper : on fume, on boit, on danse, on aime et on vole… même pas peur ! Plus encore que la narration (en flash-back et voix off veloutée de Leïla Bekhti), l’élégance de l’image ou la somptueuse musique jazz, bien en place, on retiendra la sensualité de la mise en scène et la grâce des comédiens. On savait que Reda Kateb serait un grand acteur, on n’en doute plus pour Leïla Bekhti… – Florence Lassalle
L’Astragale
Réalisateur(s) : BRIGITTE SY
Acteur(s) : Reda Kateb, Leïla Bekhti, Esther Garrel…
Genre(s) : lumineuse adaptation littéraire
Origine : France
Durée : 1h37
Synopsis : 1957, Albertine Sarrazin, mineure de 19 ans, se brise l’astragale en s’évadant de prison. Julien, un petit malfrat, la recueille et la cache à Paris. C’est le début d’une passion amoureuse et la naissance d’un écrivain…